Le Burkina Faso est toujours en proie à la violence. Au moins 35 civils ont été tués et 37 autres blessés lundi lors de l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un convoi de ravitaillement dans le nord du pays, une nouvelle attaque meurtrière dans ce pays régulièrement endeuillé par les violences djihadistes.
« Un des véhicules transportant des civils dans ledit convoi a explosé au contact d’un engin explosif improvisé. Le bilan provisoire à 17 heures fait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils », indique un communiqué du gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho. Ces convois, escortés par l’armée, ravitaillent des villes du nord soumises à un blocus de groupes djihadistes.
Un convoi en direction de Ouagadougou
« Les éléments de l’escorte ont rapidement sécurisé le périmètre et pris des mesures pour porter assistance aux victimes. Les blessés ont été pris en charge et les cas difficiles évacués vers des structures appropriées », poursuit le communiqué qui précise que le convoi quittait le nord du pays pour aller vers la capitale Ouagadougou. « Le convoi de ravitaillement était composé de conducteurs civils et des commerçants », a par ailleurs affirmé une source sécuritaire.
« Il y’avait plusieurs dizaines de véhicules dont des camions et des cars de transports en commun. Les victimes sont essentiellement des commerçants qui partaient s’approvisionner à Ouagadougou et des élèves qui regagnaient la capitale pour la prochaine rentrée scolaire », a également relaté un habitant de Djibo qui souhaite rester anonyme.
Début août, quinze soldats avaient été tués sur ce même axe Djibo-Bourzanga dans une double attaque à l’engin explosif improvisé. Ces dernières semaines des groupes djihadistes ont détruit à la dynamite des lieux situés sur les axes principaux menant vers les deux grandes villes du nord du Burkina, Dori et Djibo, afin de tenter de les isoler.
Le président voit une « relative accalmie »
Dimanche soir, dans un discours à la Nation prononcé depuis la ville de Dori (nord-est), le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait salué une « relative accalmie » dans plusieurs localités. Le gouvernement assure avoir intensifié les « actions offensives » de l’armée et a également initié un processus de dialogue avec certains groupes armés, via des leaders religieux et coutumiers. Ce processus a permis, selon le président de la transition, à « plusieurs dizaines de jeunes » de déposer les armes.
Depuis l’an dernier, le Burkina est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled. Plus de 40 % du territoire du pays est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.
Source: 20minutes