Le 9 avril 2020, les forces de sécurité du Burkina Faso auraient exécuté 31 détenus dans la localité de Djibo, située dans le nord du pays, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.
Ces hommes auraient été tués quelques heures à peine après avoir été arrêtés, alors qu’ils n’étaient pas armés, lors d’une opération antiterroriste gouvernementale. Les autorités burkinabées devraient immédiatement ouvrir une enquête impartiale sur ces meurtres et tenir les responsables pour comptables de leurs actes, quel que soit leur rang.
Le massacre présumé, commis à Djibo à environ 200 kilomètres au nord de la capitale Ouagadougou, a été perpétré dans un contexte de détérioration sécuritaire et de crise humanitaire dans la région septentrionale du Sahel. La croissance des groupes armés islamistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) a donné lieu à des violences qui ont provoqué le déplacement de plus de 775 000 personnes fin mars.
« Les forces de sécurité burkinabées ont apparemment exécuté 31 hommes lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste susceptible de constituer un crime de guerre, et qui risque d’engendrer un nouveau cycle d’atrocités », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait mettre fin aux violations, enquêter de manière approfondie sur ce terrible incident et adopter une stratégie de lutte antiterroriste respectueuse des droits humains. »
MondAfrique