La semaine dernière, le Conseil national de transition (CNT) a adopté à l’unanimité le 7e budget de la Loi de finances 2024. Pour le budget 2024, les prévisions des recettes budgétaires pour l’exercice 2024 s’établissent à 2387,872 milliards de F CFA contre 2304,475 milliards de F CFA dans la Loi de finances rectifiée 2023, soit une hausse de 3,62 % de plus pour le contribuable malien.
Le budget est un acte politique qui est adopté en conseil des ministres puis voté par les députés. Il permet à l’Etat non seulement de s’endetter, mais aussi de faire face à ses dépenses régaliennes et autres dépenses de fonctionnement et d’investissement.
Le budget d’Etat est un document qui contient des priorités nationales dûment définies ainsi que les dotations budgétaires qui correspondent à ces priorités. En d’autres termes, le budget est une lecture de ce que sont les priorités nationales d’un Etat.
Après un long débat, jeudi dernier les membres du CNT approuvé à une majorité écrasante en deuxième lecture le 7e budget de la Loi de finances 2024. L’adoption de cette Loi de finances a mis fin à une longue tractation entre le locataire de l’hôtel des Finances et le CNT.
Mais ce qu’il faut retenir de ce budget 2024, les prévisions des recettes budgétaires pour l’exercice 2024 s’établissent à 2387,872 milliards de F CFA contre 2304,475 milliards de F CFA dans la Loi de Finances rectifiée 2023, soit une augmentation de 83,396 milliards de F CFA correspondant à une hausse de 3,62 %, imputable à l’augmentation de la prévision des recettes du budget général et celle des recettes des budgets annexes.
Quant aux prévisions de dépenses budgétaires, elles s’élèvent, en termes de crédits de paiement, à 3070,740 milliards de F CFA contre 2994,470 milliards de F CFA dans la Loi de finances rectifiée 2023, soit une hausse de 76,270 milliards de F CFA, correspondant à une progression de 2,55 %.
Concernant les dotations des institutions, le budget de la présidence de la République passe de 15,145 milliards de F CFA en 2023 contre 17,551 milliards de F CFA en 2024.
La Primature passe de 12,966 milliards de F CFA en 2023 à 13,188 milliards de F CFA en 2024. Le CNT, l’organe législatif, passe de 11,445 milliards de F CFA en 2023 contre 15,978 milliards de F CFA en 2024. Le ministère des Affaires étrangères passe aussi de 41,798 milliards de F CFA en 2023 à 44,894 milliards de F CFA en 2024. Le département de la Défense et des Anciens combattants a connu une légère diminution de 476,318 milliards de F CFA en 2023 contre 472,660 milliards de F CFA en 2024.
En analysant ce budget prévisionnel, il est très loin de parler de la réduction du train de vie de l’Etat alors que l’une des recommandations phares des Assises nationales de la refondation était explicite sur cela.
Pour le président du Conseil national de la transition, ce budget 2024 est un budget réaliste, supportable et cohérent avec des objectifs concrets en dépit des nombreux facteurs exogènes.
“Le budget 2024 est un plan ambitieux pour la relance économique de notre pays. Il vise à soutenir la croissance, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des populations. Il constitue également un plan de résilience, qui vise à atténuer les effets de la crise mondiale. C’est ainsi que les membres du Conseil ont adopté à la majorité absolue ce projet de budget 2024”, a souligné le colonel Malick Diaw à la clôture de la session d’octobre 2023.
Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, l’Etat fait des efforts pour réduire son train de vie.
“Je pense que des efforts sont en train d’être faits pour réduire le train de vie de l’État, mais c’est loin d’être suffisant. Je pense aussi qu’on pourrait aussi améliorer davantage l’efficacité de la dépense publique en rationalisant certaines dépenses budgétaires et en améliorant la gouvernance économique et financière”, a-t-il constaté.
Ousmane Mahamane