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Brexit: les Britanniques en quête d’un passeport européen

Nigel Farage le dément, mais la rumeur a enflé toute la journée de mercredi 17 août et a enflammé les réseaux sociaux. L’ancien leader de Ukip chercherait à obtenir la nationalité allemande grâce à sa femme, de nationalité germanique. Si l’ambassade d’Allemagne à Londres ne s’est pas exprimée sur ce sujet, elle annonce depuis le vote en faveur du Brexit, le 23 juin dernier, une forte hausse de demande de passeports. Il en va de même pour l’Irlande qui a enregistré une augmentation de 70%. Au Royaume-Uni, obtenir un passeport d’un pays membre de l’Union européenne devient une quête.

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Cet été, certains Britanniques n’ont qu’une préoccupation : acquérir une double nationalité, à l’image de Philip Levine. « Il y a des Britanniques ici, y compris moi-même, qui cherchent à obtenir des passeports internationaux, et nous avons évidemment une grande communauté irlandaise au Royaume-Uni qui cherche maintenant à obtenir des passeports irlandais par filiation », explique-t-il.

L’ambassade allemande à Londres indique avoir reçu, elle aussi, plus d’une centaine de demandes formelles de nationalité allemande, contre seulement une vingtaine par an avant le Brexit.

Et tous les moyens sont bons, que ce soit par filiation, naturalisation, mariage, ou héritage de la Seconde Guerre mondiale, comme l’a récemment découvert Philip Levine, dont les grands-parents sont germano-autrichiens.

« Je suis juif, mais je ne savais pas quelles étaient les spécificités de l’article 116.2 de la loi allemande, qui prévoit que les descendants de familles expulsées par les nazis, preuves à l’appui, peuvent postuler pour la nationalité allemande », assure Philip Levine.

Une démarche intéressée, mais également motivée par un profond sentiment d’appartenance à l’Europe. « Je ne me sens pas allemand, mais je veux pouvoir continuer à me déplacer aussi librement que possible, poursuit Philip Levine. Au sein de ma génération – j’ai une trentaine d’années – on se considérait comme Européens, en plus de Britanniques. Mais le Brexit a provoqué une rupture et on est inquiet de perdre notre européanité. »

Si Philip Levine veut acquérir un passeport allemand, à l’inverse un passeport britannique serait un précieux sésame pour certains de ses amis résidant à Londres.

Certains regrettent une « démarche intéressée »

L’ambassade d’Irlande à Londres est submergée par les demandes de Britanniques désirant acquérir la nationalité irlandaise au point que le ministre des Affaires étrangères irlandais, Charlie Flanagan, a été contraint d’appeler à la patience, soulignant que les bureaux consulaires étaient sous « forte pression ».

De nombreux Irlandais restent sceptiques face cet intérêt soudain pour le pays du trèfle, à l’instar de Ronan McCrea. Ce professeur associé à la faculté de Droit de l’University College London regrette que cet attrait soudain soit plus motivé par l’intérêt que par un réel enthousiasme pour son pays.

« Les étrangers enfants et grands-enfants des Irlandais ont droit à la nationalité irlandaise à cause de l’histoire de l’Irlande et l’immigration qui en a suivi. Il y a beaucoup plus de personnes à l’étranger qui ont droit à la nationalité irlandaise que de citoyens irlandais qui résident en Irlande. Il y a des gens comme moi qui s’inquiètent un peu que l’idée de la citoyenneté, qui est très importante pour notre République, pourrait être un peu dépréciée », estime-t-il.

Et l’universitaire ajoute : « Je pense qu’il est important de ne pas utiliser la citoyenneté juste comme un instrument. Je comprends très bien pourquoi ils [les Britanniques] le font, je le ferais à leur place, mais je pense que les autres pays ne devraient pas être obligés de faciliter l’acquisition de leur nationalité juste pour éviter les conséquences d’une décision démocratique prise par le peuple du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni doit souffrir un peu de sa décision. »

Et pour ceux ne pouvant invoquer leurs ancêtres, l’option matrimoniale reste possible. Car les Britanniques marié(e)s à des Européen(ne)s conserveront le droit de vivre et travailler sur le continent.

Source: RFI

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