Le syndicat Autonome des administrateurs civils et le syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales, n’excluent pas la probabilité de boycotter l’organisation de l’élection du président de la république, prévue pour le 28 juillet 2013. L’information a été donnée le 31 mai 2013, au cours d’une conférence de presse animée à la bourse du travail.
Colonel Moussa Sinko Coulibaly
Accompagnés de Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM et de plusieurs responsables de la centrale syndicale, Gaoussou Coulibaly, secrétaire général du syndicat autonome des administrateurs civils et Olivier Traoré, secrétaire général du syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale et des collectivités locales, ont animé une conférence de presse, le 31 mai 2013. En plus d’avoir rappeler tous leur soutien a l’UNTM qui dit que l’administration malienne n’ira pas à Kidal sans l’armée malienne, les deux syndicalistes ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour mettre sur la place public un conflit qui les oppose au ministre de l’administration territoriale. Le Colonel Moussa Sinko Coulibaly et les travailleurs du ministère de l’administration territoriale sont à couteaux tirés. Les travailleurs sont aujourd’hui opposés à une initiative du ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales qui se propose de modifier le Décret N°95-210 déterminant les conditions de nomination et les attributions des Représentants de l’Etat au niveau des Collectivités Territoriales. Les deux syndicats contestent les dispositions de deux articles dans le projet de décret du ministre Moussa Sinko Coulibaly. D’abord, ils s’opposent à une bonne partie de l’article 19, qui dit : « …Peuvent aussi être nommés au poste de Préfet les officiers subalternes des forces armées et de sécurité. Les Commissaires de Police à l’exception des Contrôleurs Généraux de police et les Inspecteurs Généraux de police ». Ils rejettent aussi l’article 32, qui prévoit que « Le sous-préfet est nommé par arrêté du ministre chargé de l’Administration du Territoire parmi les fonctionnaires de la hiérarchie A ou à défaut B2 ou B1 de la Fonction publique, les sous-officiers des forces armées et de la Police ». Gaoussou Coulibaly et Olivier Traoré sont convaincus que cette initiative du ministre de l’administration territoriale qui veut ramener le Mali aux dispositions d’un ancien texte qui existait en 1977, vise à caser certains amis militaires. « Nous n’avons aucune aversion contre les militaires, mais nous pensons que chacun doit rester dans le métier qu’il a choisi de faire », a déclaré Gaoussou Coulibaly. Avant d’ajouter « Nous soupçonnons le ministre qui veut arranger des copains qui se sentent mal dans les casernes et qui veulent bénéficier des avantages liés à la fonction de représentant de l’Etat ». Les deux responsables syndicaux ont expliqué toutes les initiatives qu’ils ont prises pour pouvoir rencontrer le ministre, mais sans succès. Et, pire, ils disent que le ministre, en plus de refuser de les recevoir, refuse de répondre à leur correspondance. « Nous dénonçons, le mépris du ministre de l’administration territorial par rapport aux syndicats. On l’a écrit, il n’a pas répondu. On a demandé une audience, il n’a pas souhaité nous recevoir », ont dénoncé les leaders syndicaux. « Si le ministre s’obstine à faire passer son décret, nous n’hésiterons pas à appeler nos camarades à se retirer du processus de l’organisation des élections », a menacé Gaoussou Coulibaly. Pour sa part, Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM, au nom de l’UNTM et de son conseil central, s’est engagé au prés du syndicat autonome des administrateurs civils et du syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale, conformément aux dispositions du cadre de concertation. « Faites-nous appel au temps opportun, nos camarades militants seront à votre disposition pour la mise en œuvre de la décision », a-t-il conclu.
Assane Koné