Si des dispositions ne sont pas prises rapidement, c’est un risque de paralysie qui menace l’économie malienne. Plusieurs dizaines de camions sont bloqués au niveau des frontières. Pour cause, les opérateurs économiques et les transitaires rejettent les nouveaux tarifs applicables pour le Bordereau de suivi des cargaisons (BSC) instaurés par le Conseil malien des chargeurs (CMC). Une situation qui semble avoir perturbé le trafic sur certains corridors.
En effet, dans une lettre circulaire datée du 11 octobre, adressée aux transporteurs, transitaires et commissionnaires agrées en douane et amateurs, le président du Conseil malien des chargeurs, Babalaye Daou a fixé ces nouveaux tarifs qui ne sont pas du goût des acteurs du secteur. Il s’agit, entre autres, de 20 000 FCFA par conteneur 20 pieds, 30 000 FCFA par conteneur 40 pieds, 20 000 FCFA par camion ou engin nu, 10 000 FCFA pour les véhicules légers, et 500 FCFA par tonne pour les marchandises en vrac.
Toujours dans la même circulaire, le patron du CMC précise que » les achats locaux et les marchandises des autres pays en transit sur le territoire malien sont exemptés du paiement » du Bordereau de suivi des cargaisons (BSC).
Aussitôt après la publication de cette circulaire, la tension est montée d’un cran auprès de plusieurs acteurs qui estiment ne pas être en mesure de payer ces tarifs doublement, c’est-à-dire, au départ de la cargaison et à l’intérieur du pays. Un transitaire de déplorer » la présence des agents du CMC au niveau de certaines frontières pour percevoir lesdits tarifs alors qu’ils ont été payés dès le départ de la marchandise « . » Ce sont des frais supplémentaires qui nous sont imposés et nous ne sommes pas prêts à nous exécuter dans ses conditions » a-t-il ajouté.
Un membre du bureau du Conseil malien des Chargeurs reconnait » qu’il n’y a pas eu une vaste campagne de sensibilisation sur le BSC pour permettre aux acteurs de mieux le comprendre et de se l’approprier. Ils sont prêts à tout pour le boycotter » fait-il signaler.
Un autre transitaire de relever » Nous sommes déjà fatigués par les nombreuses taxes que nous payons. Et nous ne savons pas où vont toutes les recettes« . Face à cette nouvelle situation qui empoisonne les relations entre le CMC, les transitaires et les opérateurs économiques, il urge pour les autorités de s’impliquer pour trouver un compromis.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant