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Boubacar Alpha Bah : « NOUS TRAVAILLONS À UN CONSENSUS DYNAMIQUE DE SORTIE DE CRISE »

Dans l’entretien qui suit, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation se prononce sur certaines dispositions de l’Accord politique de gouvernance, notamment la tenue du dialogue politique inclusif annoncé pour très bientôt. Boubacar Alpha Bah revient également sur les premiers résultats de ses rencontres avec la classe politique

Monsieur le ministre, le projet de loi autorisant la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale arrive à terme le 30 juin prochain. S’achemine-t-on vers une nouvelle prorogation ?

Boubacar Alpha Bah : Je crois qu’il faut poser cette question à l’Assemblée nationale. Je n’ai pas de réponse à donner, ça c’est vraiment le problème de l’Assemblée nationale.

La polémique enfle déjà à ce sujet. Certains acteurs de la classe politique se disent opposés à toute nouvelle prorogation du mandat des députés. Quelle est votre approche pour parvenir à un consensus autour de la question ?

Boubacar Alpha Bah: Je crois qu’on ne peut obliger aucun responsable à aller contre son opinion. Moi, ce que je sais au niveau des principaux dirigeants politiques que j’ai rencontrés durant cette quinzaine et plus, ce qui les préoccupe, c’est plutôt le Mali et ils sont prêts à faire tous les sacrifices pour que le pays sorte de la crise. Si la prorogation du mandat des députés passe par cette volonté commune, elle se fera parce qu’il s’agit du Mali, de l’intérêt général. Donc, on se place au niveau de l’intérêt général, et non des préoccupations individuelles. En tant que responsables politiques sur le terrain depuis bientôt 30 à 40 ans, ce qui nous préoccupe plus c’est le Mali et non les contingences. Donc, nous respectons l’opinion des autres, mais nous estimons que tant qu’il s’agit du Mali, une solution consensuelle peut être toujours trouvée pour que le pays continue sa route, pour qu’il puisse continuer sa reconstruction et aller de l’avant. Donc, au moment où on va solliciter les députés, ils iront dans ce sens là pour que le Mali et l’Assemblée nationale continuent d’exister au nom de l’intérêt général, au nom du Mali.

Certains observateurs invitent le gouvernement à relancer le processus électoral en vue d’un scrutin législatif. Le temps imparti est-il suffisant pour organiser des élections dans les meilleures conditions ?

Boubacar Alpha Bah : Ces éléments sont indiqués dans l’Accord politique de gouvernance que le gouvernement a signé avec une grande partie de la classe politique. Nous irons à un dialogue inclusif. Comme vous l’avez vu dans le monde entier autour de nous aujourd’hui, c’est la classe politique qui se retrouve pour débattre de la situation nationale, donc l’élection n’est qu’un élément de ce dialogue là. Et nous attendons les résultats de ce dialogue pour justement rétablir la confiance entre nous ; et puis une fois que cette confiance est revenue, nous pourrons faire ce que nous voulons. Regardez autour de vous dans le monde entier, une élection n’a jamais résolu un problème. C’est la décision commune des responsables politiques qui constitue la solution. Ensuite, nous pourrons aller aux élections, parce qu’on aura rempli les conditions pour des élections claires, à des élections, comme disent certains, transparentes et crédibles.

Concernant le dialogue politique, comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour amener les Maliens à se parler ? Quelles sont les actions déjà entreprises pour mener à bien le processus ? Et quels résultats en attendez-vous ?

Boubacar Alpha Bah : Comme je vous l’ai dit, moi je suis à plus de trente rencontres au niveau de mon département qui a en charge des partis politiques, des associations la société civile, des associations politiques. Mon collègue qui a en charge les Réformes institutionnelles, M. Thiam, reçoit. Le Premier ministre reçoit. Les députés reçoivent. Donc, nous sommes à plus de cent rencontres et les résultats sont hautement positifs, c’est-à-dire aujourd’hui, ce qui préoccupe la majorité de la classe politique, sinon l’unanimité de la classe politique malienne, c’est l’intérêt général, il s’agit du Mali, c’est ce qui ressort du débat. Donc, les gens se préoccupent plus du Mali que de leurs intérêts particuliers. Et ce faisant, nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes en train de construire le dialogue politique, réunir les conditions pour un dialogue où tout le monde se retrouvera autour de la table, aussi bien la classe politique, la société civile, les syndicats que les religieux. Ce sont ces débats qui se mènent aujourd’hui à ces quatre niveaux que je viens de vous indiquer : au niveau de mon ministère, au niveau de l’Assemblée nationale, au niveau du ministère en charge des Réformes institutionnelles et au niveau de la Primature. Sans compter les autres types de dialogue que tous les citoyens sont en train de développer en disant : il faut qu’on aille à un consensus, à un socle politique, en tout cas, garant de la confiance que nous avons établie entre nous.

Avez-vous un message à l’endroit des acteurs politiques?

Boubacar Alpha Bah: Nous poursuivons les contacts avec les acteurs politiques. Ils sont venus répondre à mon invitation, ce qui m’honore beaucoup, et nous avons pu converger positivement sur tout ce qui concerne le Mali, vers l’intérêt général. Je peux dire que je suis comblé.

Propos recueillis par
Massa SIDIBÉ

Source: L’Essor- Mali

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