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Bois de chauffe : LE CASSE-TÊTE QUOTIDIEN DES MÉNAGÈRES

La ressource se fait de plus en plus rare. Et les services de protection de l’environnement sont déterminés à sévir contre les exploitants des ressources ligneuses. La ménagère qui se trouve au bout de la chaîne trinque

Faire la cuisine constitue un casse-tête aujourd’hui pour les ménagères, obligées de remuer ciel et terre pour trouver de quoi chauffer la marmite. Les membres des familles ne se doutent pas très souvent de tout le mal que les ménagères se donnent pour trouver le bois de chauffe ou le charbon. Le ventre creux, les enfants et leurs papas n’attendent que le repas prêt sur la table. Les bonbonnes de gaz pourraient faciliter la tâche. Mais celles-ci ne sont pas à la portée de tout le monde. C’est pourquoi la majeure partie des ménagères se tourne vers le bois de chauffe. Mais ce bois de chauffe est devenu une denrée presque inaccessible à Bamako.
Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans des quartiers de la capitale comme Sébénicoro et Djicoroni Para. Les ménagères ont beaucoup de difficultés à se procurer le bois pour la préparation des mets. C’est le cas de Mme Traoré Fanta Doucouré. Cette femme au foyer explique qu’elle utilise le bois de chauffe depuis son mariage, il y a une vingtaine d’années. « Souvent, il arrive que je sois stressée à cause du manque du bois de chauffe dans mon ménage. Les repas prennent du retard et cela constitue le plus souvent une source de disputes entre mon mari et moi », témoigne-t-elle. Cependant, elle reconnaît que l’utilisation du bois de chauffe est aussi avantageuse que nocive. Si elle loue le côté économique du bois de chauffe, elle est consciente des effets nocifs sur sa santé. La fumée et la chaleur que le bois dégage pendant son utilisation provoquent la toux ou des maux de tête. « Je l’achète pour la cuisine, mais cela ne m’empêche pas de déconseiller son utilisation compte tenu de l’impact de la coupe de bois sur l’environnement. Je le dis même si cela va contre mon intérêt, car, je suis aussi une utilisatrice de cette matière», reconnait Fanta. Les vendeuses ne sont pas plus heureuses. Elles font face à des difficultés liées aux mesures prises par l’Etat pour limiter la coupe abusive du bois. « Pour faire venir le bois de la brousse, nous les vendeurs doivent surmonter plusieurs difficultés au nombre desquelles et pas des moindres l’opposition des agents en charge de la protection de l’environnement et d’autres agents en poste sur les routes », explique Bintou Coulibaly, vendeuse de bois de chauffe à Sébénicoro. Cette veuve arrive à subvenir aux dépenses de sa famille grâce au commerce du bois de chauffe. « J’achète un chargement de benne de bois de chauffe à 250.000 Fcfa que je revends au détail aux ménages de mon quartier. Le temps d’écouler un chargement il se passe près de deux mois avant de commander une nouvelle livraison », explique Bintou Coulibaly. Bintou ajoute qu’à cause des frais de transport, de déchargement et autres, elle est obligée de vendre sa marchandise chère. Les difficultés liées à l’acquisition du bois sont à l’origine de sa raréfaction dans la capitale.
Oumou Camara, qui vit à Sébénicoro Nord-Est, ne dit pas autre chose. Celle-là qui exerce le commerce de bois depuis plus de 10 ans, évoque le niveau élevé des frais de transport, de l’achat du bois en brousse. Elle se dit consciente de l’impact de la coupe du bois sur l’environnement.
L’exploitation abusive des forêts contribue à l’avancée du désert et aggrave la raréfaction des ressources forestières indispensables à notre survie.

Mouda I. MAÏGA

L’Essor

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