On croyait les soutiens étrangers de l’Azawad ramollis et résignés à laisser vivres les communautés maliennes en paix, mais les derniers évènements montrent le contraire. Sentant les lignent bouger en faveur de l’appropriation de l’Accord d’Alger par les Maliens, un discours de haine raciale construit par des Français est porté au public. Ce discours sorti de l’imaginaire d’universitaires vise à falsifier l’histoire au risque d’être coupable d’incitation à la haine raciale.
Ce n’est pas un hasard si un général français à la retraite a déclaré sur une chaine française qu’il faudra un statut de l’Azawad. L’officier s’est tout simplement ridiculisé en lisant des textes écrits par certains auteurs français qui eux-mêmes n’osent plus commettre l’erreur d’opposer ouvertement les ethnies ; les Touareg et Arabes, « Blancs du Nord », qui n’accepteront jamais d’être dominés par les Noirs du sud, « leur anciens esclaves ».
Ce discours est exactement le contenu de la thèse d’histoire écrite et défendue par l’historien français Pierre Boilley. Ce dernier qui s’est épris des hommes bleus en rédigeant sa thèse de doctorat il y a des décennies a écrit un livre sur les rebellions touarègue au Mali en avançant les mêmes contre-vérités. C’est lui qui sera plus tard l’un des soutiens du MNLA en 2012 en défendant que les Touaregs sont opprimés au Mali.
Cette fausse vérité avait tellement marché que des Africains de Paris dont la Franco Camerounaise Calixte Beyala avaient pris leurs plumes pour justifier la rébellion de 2012. L’écrivaine épaulait notamment Moussa Ag Assarid, un ancien du comité AEEM du lycée Bouillagui Fadiga de Bamako, qui est allé s’installer en France depuis les années 2000.
Le but de ce discours est de vouloir un contenu géographique à l’Azawad en ayant surtout à l’esprit de parler au nom de certaines communautés. Ainsi, les zones de forte concentration de ces communautés seront identifiées comme faisant partie de l’espace à revendiquer lorsque viendra le moment de parler de l’Azawad qui ne répond à aucune réalité historique et géographique contrairement à ce qui est consigné dans l’accord d’Alger.
On comprend donc aisément pourquoi un autre Français prétendant être spécialiste du Mali a étalé ses carences historiques et sociologiques au sujet du Mali. Il avait notamment dit que les Peuls et les Touarègues n’accepteront jamais d’être sous la domination des Noirs du sud.
Pour ceux qui ne font pas encore un lien entre Peul et Touareg, il s’agit d’un jeu. Si on parvient à dire que les peuls veulent être de l’Azawad, il sera facile de demander que la région de Mopti en fait partie. On ne doit donc pas être surpris si dans les jours à venir des groupes peuls manipulés par le MNLA sortent de l’ombre pour revendiquer leur appartenance à l’Azawad.
C’est cela l’un des enjeux de la crise au centre du pays, puisque des chefs de groupes non djihadistes du centre collaborent avec Bilal Ag Cherif. Le jeu des soi-disant spécialistes français de la crise malienne est de faire un forcing en investissant les medias français afin de préparer le terrain à une action militante.
Dougoufana Kéita
Source: La Sirène