On nous insultera, on nous traitera de pyromanes, on nous fera le procès de vouloir déstabiliser le pouvoir. Car assez tragiquement, le lot de ce pays c’est le raccourci, l’amalgame et le manichéisme qui oppose les bons- en vérité les cireurs de bottes et les méchants c’est à dire ceux qui veulent garder encore quelque capacité critique.

Et puis n’hésitons pas à y mettre le doigt: à leur grand déshonneur, nos sites électroniques qui sont la vitrine internationale de notre pays se sont laissé devenir la propriété d’une nouvelle cinquième colonne abritée derrière l’héroïsme facile de l’anonymat  à l’affût pour injurier souvent de père quiconque pose la moindre question aux gouvernants du jour. Il faut juste espérer qu’à la fin de la journée un rapport de cyber-popularité n’est pas produit par les officines pour qui on sait. Ce serait le comble le cas échéant. Mais acceptons qu’aujourd’hui nous n’avons que le pouvoir de parler et posons nos questions.

Est-il possible comme l’annonce l’Afp relayée par plusieurs médias internationaux qu’ un soldat malien a été  tué  vers Djenne ces dernières heures par des assaillants?

Quel est le communiqué gouvernemental qui le confirme? S’il n’ y en a pas, à partir de combien de morts parmi nos soldats faut-il s’attendre à une notification officielle? Soulever ces points n’est pas insulter ou saboter. Ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie mais mettre le curseur là où des améliorations sont nécessaires pour la puissance publique.

Adam Thiam

source : Le Républicain