TOMBOUCTOU, 28 août (Xinhua)- Les travaux de réhabilitation des mausolées, bibliothèques et mosquées de Tombouctou, détruits en 2012 par les terroristes islamistes pendant l’occupation des régions nord du Mali, pourraient commencer en septembre prochain.
Cette indication a été donnée par un responsable local lors d’une interview accordée à un envoyé spécial de Xinhua à Tombouctou, la “Cité des 333 Saints”.
“Je dois dire que physiquement la plupart des mausolées sont en l’état où ils étaient au moment de la libération (en janvier 2013). Mais dans les faits, il y a depuis deux ou trois ans un grand processus de reconstruction qui est en cours”, confie El-Boukhari Ben Essayouti, chef de la Mission culturelle de Tombouctou.
Maintenant que les jihadistes ont été chassés par l’intervention française, il s’agit, explique-t-il, de refaire à l’identique les monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui représentent 600 ans d’histoire, dont la destruction à coup de burin et de pioche avait ému le monde entier.
Cette réhabilitation “nécessite un travail de documentation”, la consultation de manuscrits de l’époque, la discussion avec les anciens, les notabilités et surtout avec la corporation des maçons qui, depuis toujours, a entretenu ces mausolées bénévolement, souligne M. Ben Essayouti.
“Avec les architectes, les archéologues, nous sommes en train de faire un travail de profondeur” et “un planning a été fait afin de démarrer effectivement les travaux en septembre prochain”, ajoute-t-il, assurant qu’une partie du financement a été obtenue par l’UNESCO.
Lors de l’occupation de la ville en 2012, en plus des atrocités commises sur les populations, quatorze des seize mausolées ont été détruits, ainsi que d’autres mausolées non classés et des tombes, par les jihadistes sous prétexte que ces lieux saints musulmans étaient idolâtres.
D’après M. Ben Essayouti, “les mausolées constituent au contraire un patrimoine relatif au culte, à la pratique de la religion musulmane”.
Aussi, leur réhabilitation suscite-t-elle un engouement auprès des populations qui, après l’occupation et la destruction des monuments, mesurent mieux leur importance, relève le chef de la Mission culturelle de Tombouctou.
“Les populations attendent la reconstruction parce qu’on a vu des familles qui voulaient même la faire à leur propre frais, mais nous avons refusé cela parce que c’est le patrimoine mondial”, indique-t-il.
“Déjà, les deux plus petit mausolées ont été refaits, ce qui nous a permis d’avoir une idée de la rénovation et du coût des travaux”, ajoute-t-il.
Selon M. Ben Essayouti, la réhabilitation des mausolées a aussi un enjeu économique parce que “Tombouctou vit seulement de tourisme”, notamment de l’artisanat qui occupe 60 à 70% de la population.
Source Agence Xinhua (Chine Nouvelle)
Source: Notre Printemps