Depuis le mois dernier (septembre 2020), le CNPM est fractionné entre deux camps qui se réclament tous élus pour un mandat de 5 ans. Il s’agit de celui de Mamadou Sinsy Coulibaly, candidat à sa propre succession, et de celui d’Amadou Diadié Sangaré, candidat adversaire. Cet incident malheureux aurait pu être évité si les autorités transitoires avaient pris des précautions depuis le début.
Créé le 25 janvier 1980 sous le nom de ‘’Fédération nationale des employeurs du Mali (FNEM)’’, le CNPM est chargé de veiller sur l’organisation et la préservation des intérêts du secteur privé au Mali. C’est lors d’une Assemblée générale des associations et d’employeurs du Mali que l’organe est né. En dépit des ragots, la structure reste néanmoins le fruit de la volonté des groupements et associations d’employeurs qui ont décidé de se réunir en 1980 au sein de cette organisation centrale.
Mais depuis près d’un mois, cette structure connait un grand malaise. Raisons : deux camps se réclament, chacun, son candidat patron des patrons du Mali. La tension devient vive jusqu’à ce que les deux camps, un dirigé par Mamadou Sinsy Coulibaly et l’autre par Diadié dit Amadou Sankaré, se trainent devant les juridictions. Bienvenu à la FEMAFOOT, à la CAFO…(Ne riez pas. Le bicéphalisme devient une règle dans les organisations maliennes). Pendant que la case du CNPM brûle, les autorités transitoires restent dans leur silence profond, dans une indifférence complice. Ne faut-il pas vite réagir pour éviter le pire ? Pourquoi les autorités transitoires qui ont, bien évidemment, vu venir ce problème n’ont-elles pas pu anticiper ? Est-ce une mauvaise volonté ? Voilà les questions que se posent beaucoup de Maliens.
Les faits
En effet, ce problème, les observateurs avertis le voyaient venir depuis quelques semaines avant l’élection. Comme fait déclencheur de cette histoire, le 26 septembre 2020, le candidat Amadou s’est, à l’issue de la première assemblée générale élective tenue devant la porte de la structure, autoproclamé élu président du CNPM. Il a été élu, pour la circonstance, avec 89 voix, contre 1 voix pour Mamadou Sinsy Coulibaly. Sur 155 délégués inscrits, il y a eu 107 votants, dont 17 bulletins nuls. Cette assemblée tenue samedi 26 septembre a fait d’Amadou Diadié le nouvel homme fort du CNPM.
Assemblée générale rejetée par le camp Mamadou Sinsy Coulibaly qui avait annoncé, avant, le report de ladite assemblée. Il a même fait démenti la tenue d’une assemblée du CNPM. Ainsi, ce camp a convoqué une nouvelle assemblée générale élective, cette fois-ci, le jeudi 8 octobre. À l’issue de cette assemblée, le candidat sortant a été, sur un suffrage de 107 votants, réélu avec 102 voix. Un vote rendu possible par 155 délégués qui prenaient part à ladite assemblée générale.
Après ces deux élections qui ont élu deux présidents, le bicéphalisme est consommé et les deux camps s’engagent dans un bras de fer intense jour après jour. Mais le camp Amadou Diadié Sangaré semble prendre son destin en main. Cela s’explique par son investiture qui a eu lieu le lundi 12 octobre. Quant à Mamadou Sinsy Coulibaly, il amène le dossier devant les tribunaux.
La part de responsabilité des autorités
Le problème du bicéphalisme au sein du patronat était visible depuis le report controversé de la première assemblée générale élective. Mais les autorités maliennes ont gardé la sourde oreille. Elles ont laissé pourrir la situation en refusant d’anticiper. Or, si elles étaient intervenues tôt, elles auraient pu avoir un compromis entre les deux hommes. Mais hélas. Pire, c’est leur silence face au pourrissement de la situation actuellement. Or, une rencontre entre les autorités de la transition et les deux protagonistes : Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié dit Amadou Sankaré pourrait baisser la tension.
Les autorités transitoires doivent se mettre en tête que le Mali nouveau se construit avec le secteur privé dynamique, émergentet adapté aux besoins des Maliens.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays-Mali