Pour des broutilles d’équipements de prévention du COVID-19, le Gouverneur de Kayes se fourvoie dans un discours propagandiste, alors que Manassa DANIOKO n’apparait finalement que comme exutoire d’un malaise social, contrairement à ce que veulent faire croire les agitateurs politiques et que Michel SIDIBE est condamné au garibouya et à mettre aux encans la dignité du Mali au nom de la lutte contre le COVID-19. Lisez votre BÊTISIER du jour
Un Malien, un masque : le giottisme mortel du gouverneur de Kayes ?
À Kayes, après une période de confinement imposée par le manque ahurissant de matériel médical et de kits d’hygiène, les spécialistes de l’évènementiel et de la flagornerie, pouvant tutoyer Balla Fasséké dans son art, peuvent reprendre du service. Le Président de la République leur a donné matière à propagande. En effet, selon un communiqué du gouvernorat de Kayes : ‘’pour répondre au plan de riposte contre le COVID-19, le Président de la République tient une promesse, en mettant à la disposition de la population de Kayes les équipements de prévention qui sont :
50.000 masques, 60 bidons (300 l) de solution hydro alcoolique, 60 bidons (300 l) de savon liquide, 20 bidons de gel et 50 cartons de pousse mousse. La réception de ces matériels ce matin 04 mai dans la cour du gouvernorat, est présidée par le gouverneur de région, l’inspecteur général de Police Mahamadou Z. SIDIBE, en présence des autorités sanitaires, administratives et politiques, la notabilité, les chefs de quartier, les confessions religieuses et la presse’’.
Donc, pour le gouverneur et ses services de propagande, la population de Kayes, c’est 50 000 habitants ? Le Président de la République a annoncé un Programme ‘’un Malien, un masque’’. Et c’est 50 000 masques qui atterrissent à Kayes. Le compte est-il bon ? Le Gouverneur n’en a cure et préfère un retour aux temps du Guide éclairé, du grand Timonier que les sujets se doivent d’encenser sans vergogne et sans retenue ? Débordant de zèle, le gouverneur zélateur de Kayes s’exhibe sur les réseaux sociaux pour jouer sa partition dans la gosse propagande mensongère du pouvoir autour du Programme ‘’un Malien un masque’’ d’IBK ! Alors tout est bon pour montrer en haut lieu qu’on a fait le job et au passage prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.
C’est un flagrant délit de foutage de gueule absolu. Car, il aura fallu plus d’un mois après que le premier cas a été testé positif au COVID-19 à Kayes (dans la nuit du 24 mars) ; il aura fallu manifestations et dénonciations acerbes, pour que cette générosité présidentielle ne se manifeste. La région de Kayes, ce n’est pas 50 000 habitants. 50 000 masques ne suffiraient même pas pour le seul cercle de Kayes, selon des ressortissants locaux. C’est du tape-à-l’œil, point barre ! Donc, il faut remettre en question le gloubiboulga ambiant et de chasser ses idées simplistes que des thuriféraires auto-proclamés tentent de vendre sur les réseaux sociaux.
Bombe sociale : Manassa et EDM, parfaits bouc-émissaires
Le calme précaire qui régnait à Bamako et dans les localités, telles Sikasso, Bougouni, Kayes, Nioro du Sahel, Kita a été rompu depuis la proclamation de l’Arrêt portant proclamation définitive des résultats du second tour des élections législatives. Partout, ce sont des scènes de guérilla urbaine opposant Force de l’ordre et manifestants parfois surexcités se livrant à des actes de vandalisme. Mais, dans ce chaudron, il convient de se garder des amalgames et des assimilations hâtives. Dès lors, la question est qui marche contre quoi ? Il y a deux, sinon trois catégories de manifestants.
D’une part, à la lumière des différents mots d’ordre, dans certaines communes de la capitale, à Bougnouni, à Sikasso (…), la contestation d’une frange de la population porte sur l’Arrêt de la Cour constitutionnelle jugé démocraticide en ce qu’il prive des candidats de suffrages exprimés par l’annulation de bureaux de vote et partant, d’une victoire électorale. Les tenants de cette position se recrutent autant au sein de l’Opposition (surtout), que de la Majorité, comme à Bougouni où le Parti présidentiel est convaincu que le décompte de la Cour constitutionnelle, qui n’est pas bon, le prive de sa victoire.
D’autre part, il y a ceux qui, de plus en plus nombreux, s’insurgent contre les coupures intempestives d’électricité en cette période de canicule et le couvre-feu attentatoire à leurs activités économiques et à leur survie tout court. En instaurant un couvre-feu de 21 h à 5 h du matin, et en prenant une décision portant heures d’ouverture et de fermeture des boutiques de proximité (6 h à 20 h), des marchés de détail, de légumes et de bétail (6 h à 16), l’activité économique en prend un sacré coup. C’est de ce confinement économique qu’entendent se dégager certains manifestants, en l’occurrence à Kayes (où il n’y a pas eu de second tour des législatives), Nioro du Sahel exigeant la levée du couvre-feu et subsidiairement des autres mesures contraignantes relatives aux marchés et boutiques de proximité. Pour eux, c’est le seul respiratoire à même de les maintenir en vie.
Enfin, il y a une troisième catégorie de Maliens dont les revendications imprécises sont plutôt un cocktail explosif. Ils se plaignent de la pauvreté généralisée, de bavures policières, de l’indifférence des autorités au sort de la population, ont peur d’une contamination au Covid-19…
De ce qui précède, il ressort que Massassa DINIOKO n’est qu’un exutoire d’un malaise social qui pourrait exploser si on ne prend garde. Il est aujourd’hui clairement établi que toutes les manifestations ne sont point et nullement dirigées contre la Cour constitutionnelle et sa Présidente Manassa DANIOKO comme veulent le faire croire les agitateurs politiques. Dans la plupart des cas, y compris à Bamako, les manifs sont motivées par les coupures intempestives du courant (COURANT KOUTI, comme le rapportent les réseaux sociaux, signe pour demander aux gens de sortir en cas de coupure d’électricité) et non contre l’Arrêt de la Cour. Il en a été par exemple à Nioro dans la nuit de dimanche à lundi où les populations sont sorties et ont bravé le couvre-feu pour exprimer leur ras-le-bol. Cette manif a été présentée comme une sortie contre les résultats des législatives, or il n’en est rien
Tiè, la vérité, c’est que les gens sont pauvres et en ont marre… Or, on a un gouvernement qui se fiche royalement de la dimension sociale de la gouvernance. Avec Boubou CISSE, ils peuvent passer leurs nuits à s’agiter, à tout brûler et à crever de faim le lendemain, qu’il s’en foutrait totalement. Demandez aux enseignants…
Michel Sidibé : ministre
Garibou ?
L’image est loin de celle de Saint-Michel, Quis ut Deus, rédempteur et triomphateur du Malin que celle fournie par notre Michel national tendant la main et recevant n’importe quelle aumône et libation venant de n’importe qui. Ah Mali, Eh Mali ! Ça suffit comme ça ! Que celui qui a l’habitude de donner n’ait pas honte de recevoir d’accord, mais qu’il fasse de recevoir une profession ça, ça ne flatte pas l’orgueil et la dignité d’un peuple. Plus un jour ne passe désormais sans qu’on nous exhibe devant les caméras en train de recevoir un ‘’saraka’’ (aumône). Cet affligeant spectacle défile sans cesse et encore hier quand le ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala SIDIBE, recevait des mains du Directeur général d’Orange Mali un lot de matériel de lutte contre le COVID-19. D’une valeur de 77 934 millions, ce don est composé de : 30 000 gants ; 30 000 gels ; 56 000 masques ; 2 000 blouses ; 1 000 lunettes de protection ; 250 thermomètres pistolets. Stop et fin. La liste est épuisée péou. Voici une société qui brasse des centaines de millions voire le milliard par mois dans notre pays et qui s’offre la reconnaissance et la gratitude de notre peuple et de notre nation, à travers notre gouvernement représenté par Michel Sidibé, pour environ 78 pauvres millions de francs CFA. Il est temps d’établir un seuil de dignité à vendre pour ces aumônes si on ne peut y renoncer !
INFO-MATIN