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Berlin veut augmenter ses effectifs au sein de la Minusma

Le gouvernement veut prolonger la participation de l’armée allemande à la mission des Nations unies au Mali. Le Parlement devra se prononcer.

Le cabinet du chancelier Olaf Scholz a soumis un projet de renouvellement de mandat au Parlement ce mercredi matin (11.05). Le Bundestag examine aussi en parallèle le transfert vers le Niger des formateurs allemands de l’EUTM, la mission européenne de formation et d’entraînement au Sahel.

La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, et la ministre de la Défense, Christine Lambrecht, avaient annoncé la couleur la semaine dernière. Non à l’EUTM, mais oui à la Minusma, à certaines conditions.

Berlin veut prolonger son mandat au sein de la force onusienne, où elle est engagée depuis 2013, et ambitionne même d’augmenter ses effectifs pour passer d’une capacité maximale de 1.100 à 1.400 soldats.

Pour Marie Agnes Strack-Zimmermann, la présidente de la Commission défense au Bundestag, il est essentiel de ne pas créer un vide sécuritaire dans la région. “Le terrorisme est très présent dans la région et il est aussi essentiel pour nous d’éviter que ce terrorisme ne frappe pas un jour à nouveau en Europe”, a-t-elle déclaré.

Garanties de l’Onu

La députée rappelle toutefois que le gouvernement veut se garder une certaine marge de manœuvre pour pouvoir adapter son engagement.

La Munisma doit garantir la sécurité et le ravitaillement des soldats allemands en compensant le vide laissé par le départ de l’armée française. Celle-ci assurait notamment une protection depuis les airs avec ses hélicoptères de combat.

Sans cette sécurité, le projet de mandat prévoit une clause de retrait pure et simple de l’armée allemande de la Minusma.


Le quartier général de la Minusma à Bamako lors d’une cérémonie d’hommage à des soldats ivoiriens tués

Par ailleurs, la volonté de Berlin de rester au Mali n’est en rien une approbation de la junte militaire au pouvoir, comme l’a rappelé la ministre allemande des Affaires étrangères, dans son discours au Parlement ce mercredi.

Pour Annalena Baerbock, “la transition vers un gouvernement élu ne doit pas traîner. Et je veux être très claire : cette Minusma n’est pas là pour sécuriser le gouvernement malien, mais le peuple malien, ceux qui veulent retourner faire leur marché et les enfants qui veulent retourner à l’école.”

Sécurité égal développement

Pour la ministre allemande du Développement, Svenja Schulze, “c’est une décision importante pour la stabilité de toute la région. Compte tenu de la fragilité de la situation sécuritaire, la présence de la Minusma est une condition essentielle pour la coopération au développement avec le Mali.”

En revanche, la participation de la Bundeswehr à l’EUTM au Mali doit s’arrêter à la fin du mois. La junte militaire est accusée de travailler avec les mercenaires russes du groupe Wagner, eux-mêmes soupçonnés de violations des droits humains. Berlin ne veut pas y être associé.

 

Le projet de mandat prévoit de redéployer 200 des quelque 300 formateurs allemands au Niger voisin, pour y entraîner les soldats des forces spéciales nigériennes dans la lutte contre le terrorisme dans le cadre de la “Mission Gazelle”.

Indifférence de Bamako

Face à cela, le colonel Souleymane Dembele réagissait sur nos ondes il y a quelques jours en minimisant les conséquences de ce retrait.

Le directeur des relations publiques de l’armée malienne a laissé entendre que la Russie pourra combler le vide. “Nous n’avons pas à frémir. (…) L’armée malienne est une vieille armée et elle est en mesure de conduire en autonomie ses différentes formations”, confiait l’officier à la DW.

 

Le vote au Bundestag pourrait avoir lieu la semaine prochaine, alors que les mandats actuels au sein de de l’EUTM et de la Minusma arrivent à échéance à la fin du mois de mai.

Source: DW

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