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Benjamin Netanyahou et Macron discutent de la crise israélienne : « Israël et la France pourront faire beaucoup ensemble »

Mardi 5 juin 2018, Benjamin Netanyahou était en tournée à Paris. Au cours de celle-ci, une conférence de presse a été animée par le premier Israélien et le président français au cours de laquelle il a été question de l’accord iranien pour l’instauration d’une paix durable dans cette région du monde où des menaces d’usage d’armement nucléaire pèsent lourd.

Cette conférence de presse à Paris a été l’occasion pour le locataire de l’Élysée d’exprimer tout l’engagement de Paris auprès de la Syrie.  Macron a beaucoup insisté sur l’amitié franco-israélienne. Les échanges ont surtout porté sur l’accord iranien de 2015. Aux dires de Macron, cet accord  doit être préservé, mais en le retravaillant de fond en comble. Un travail conjoint est alors nécessaire pour « Plus de stabilité dans la région », remarque-t-il.  Mais s’il y a trop de problèmes autour de cet accord aujourd’hui, c’est parce que trop peu de pays ont été impliqués dans son élaboration.

Le président français trouve impossible l’instauration de plus de sécurité dans la région sans tenir en compte  trois mécanismes. Ces mécanismes sont  nécessaires pour la tranquillité d’autres pays comme le Liban : la pleine souveraineté de la Syrie de demain, le changement constitutionnel, l’organisation d’élection libre.

La France exprime alors tout  son engagement pour une solution juste et équitable dans cette situation syrienne ; elle condamne les répressions contre les civiles, montre son attachement pour la sécurité d’Israël et elle condamne tout propos, toute incitation à la violence. Ces mesures  sont indispensables pour l’instauration d’une paix durable. La France ne soumettra pas de plan de paix, mais tente d’éviter toute montée des tensions dans cette région. Il faut un cadre de stabilité régionale.

La France et Israël ont plusieurs liens inextricables. La relation bilatérale et la coopération entre les deux pays pour la lutte contre le terrorisme, des échanges économiques fondés sur le lien humain qui lie les deux pays ; des relations sur la science,  la technologie, la culture ont été largement discutées au cours de cette conférence.

Cela trouve sa confirmation chez Benjamin Netanyahou  qui dit : « Nous avons un héritage commun », nous sommes des partenaires naturelles ; toutes les démocraties ont un défi commun.  Dans ces remarques, le Premier ministre israélien a montré qu’en Israël, il existe deux sources de répression : les sunnites dirigés par Al-Qaida, les chiites militants dirigés par l’Iran. Ceux-ci risquent de déstabiliser le Moyen-Orient. À ses yeux, la plus grande menace dans cette région, ce sont les armements nucléaires entre les  mains de l’Iran qui a menti au monde en ce qui concerne ses intentions nucléaires. Il faut arrêter les agressions de l’Iran dans la région, a-t-il demandé. « Je veux une Syrie reconstruite ». Que l’Iran quitte toute la Syrie.  Ce départ constitue une condition sine qua non  pour l’instauration de la paix, constate-t-il.

Aux dires de Netanyahou, la coopération Franco-Israélienne est nécessaire pour l’instauration de la paix. La dénucléarisation des États suffit à ses yeux pour l’instauration d’une paix durable dans le monde. Sur le transfert de l’armée iranienne en Syrie,  le Premier ministre  israélien trouve que cela vise la construction d’une armée iranienne en Israël.  Cela crée en fin de compte des réfugiés vers l’Europe, a-t-il laissé entendre.

Le problème nucléaire sera résolu parce que les forces feront ce qu’elles ont à faire. La perpétuation du seul état juif explique la perpétuation du conflit israélo-palestinien.  La négation de cet État juif est ce qui empêche cette paix.  « La paix se base sur des faits », déclare-t-il. Il faut reconnaitre cet État et sa capitale Jérusalem pour l’instauration de la paix dans toute la région. Mon intérêt n’est pas l’accord, mais que l’Iran ne possède pas d’armements nucléaires, confie-t-il. L’Iran est entré en Israël  avec de fausses intentions. « Si vous avez un mauvais accord qui a été signé dans la tromperie, il ne faut pas s’y tenir. »

Alors Netanyahou lance un appel au cas où il devrait y avoir  un nouvel accord, il faut se préserver des erreurs de l’ancien et s’assurer que l’Iran ne possède plus d’armement nucléaire. « Je crois à des accords auxquels on arrive secrètement », confie Netanyahou en parlant de l’accord de 2015.

Emmanuel Macron fustige la décision de Donald Trump à faire de Jérusalem la capitale d’Israël. L’unilatéralisme crée de la violence, dit-il. La décision américaine ne fait pas avancer les choses, ajoute-t-il. Lors du sommet du G7, Macron aura une discussion franche avec M. Trump sur le climat, l’économie, etc.

Au cœur des échanges, il était également question d’innovation et de changement social. Le Premier ministre israélien trouve qu’il faut non seulement  affronter les terroristes, mais en même temps saisir les opportunités. Il faut se tourner vers l’avenir, dit-il. Il se dit être conscient du changement introduit dans le monde grâce aux nouvelles technologies qui créent de nouveaux emplois. « Israël et la France pourront faire beaucoup ensemble.» L’antisémitisme prend sa face hideuse en Israël, a-t-il reconnu.

Notons qu’au même moment où cette conférence se tenait, des manifestations étaient perceptibles dans les rues de Paris pour dénoncer la venue de Netanyahou considéré comme un grand criminel.

 Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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