Les faits remontent à mars dernier, il y a donc dix mois. Medou Keita vend à Boubacar Doumbia, chauffeur, notable de Kita, marié et père de plusieurs enfants, deux postes radios et un ventilateur à 35.000FCFA qu’il avait volés suite au cambriolage d’une boutique. L’enquête ouverte par la police locale et conduite par Broulaye dit Fakoly épingle Boubacar en tant que receleur.
Mais pour le faire avouer, l’agent enquêteur fait venir son épouse et sous les yeux de celle-ci, il lui passe les menottes aux poignets pour le suspendre au mur. Sous son poids, les menottes s’enfoncent dans sa chair pour se poser sur les os, lui occasionnant des plaies. Or, Boubacar est diabétique. Les plaies s’infectent et il est évacué dans un hôpital à Bamako par Zoumana, le Commissaire adjoint.
Mais le médecin n’a trouvé de solution autre que l’amputation de la main droite. Quant à la main gauche toujours bandée car, elle n’est toujours pas guérie, elle pourrait être amputée pour les mêmes raisons.
Face au silence des autorités judiciaires locales, la Section locale d’Amnesty International a été saisie du problème. Elle a auditionné le malade et transmis un rapport à leur siège à Amnesty International Mali à Bamako.
Denis Théra