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Barkhane, un bilan en demi-teinte

Lancée il y a deux ans, l’opération militaire française contre les djihadistes du Sahel se poursuit toujours. Une opération loin d’être suffisante pour enrayer l’islamisme dans la bande sahelo-saharienne.

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Deux ans après le lancement de Barkhane, la guerre conduite par la France contre les djihadistes de la bande sahelo-saharienne (BSS) est loin d’être achevée. C’est dans des conditions extrêmes (haute température, vents de sable, une superficie vaste comme 5 fois la France), avec des moyens limités, face à un ennemi déterminé, protéiforme et volatil, que la France s’est engagée sur ce théâtre d’opérations.

« Nous ne pouvons pas être partout et tout le temps », admet le colonel Perrin, adjoint du commandant de la force Barkhane, « mais en revanche, nous pouvons être au bon endroit, au bon moment ! ».

Planifiées en France, conduites à N’Djamena, les opérations combinent l’élément air (drones, mirage, rafales, hélicoptères et ravitailleurs), l’infanterie répartie sur une quinzaine d’emprises opérationnelles, le renseignement et les armées des cinq pays de la BSS : Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad (G5). Une première dans cette zone et à cette échelle !

Un territoire immense

Pour le colonel Perrin, cela ne fait aucun doute : les motifs de satisfaction sont nombreux. « Nous avons neutralisé 200 terroristes, fouillé 2000 caches, détruit 16 500 kg de munitions et 200 kg d’explosifs, saisi 1 400 kg de drogues », dit-il.

Sur les 200 terroristes « neutralisés », une cinquantaine environ a été tuée, les autres faits prisonniers. Pour quel coût ? « 600 millions d’euros par an », répond le colonel Perrin. Soit, un milliard deux cents millions en deux ans !

Sur le papier et d’un point de vue comptable, le coût semble exorbitant. Surtout si on le met en perspective avec les attaques portées par les islamistes en France : plus de 230 morts tués par une poignée d’individus, pour un coût dérisoire (40 000 € pour les seules attaques du 13 novembre 2015).

Sur le papier, donc, la France n’a pas l’avantage. Bien entendu, elle est plus puissante que son ennemi. « Pour les terroristes, Barkhane, c’est la fin des zones refuge, une pression permanente et une menace continue », ajoute l’officier supérieur.
Contenir la menace

Le général Patrick Brethous, commandant de la force Barkhane jusqu’au 1er août 2016, explique que l’une des principales réussites de cette opération est la coopération militaire entre les pays du G5 et la France.« Nous sommes arrivés il y a 100 ans. Nous sommes partis il y a 50 ans. Ils nous ont rappelés, il y a deux ans. Nous sommes de retour ici, avec eux et derrière eux ! »

À quelle fin ? « Nous les aidons à monter en puissance et s’organiser afin qu’ils puissent assurer leur propre sécurité », répond-il. Autrement dit, l’intervention française consiste à contenir la menace terroriste et à la maintenir à un niveau adapté à la force des partenaires.

Deux ans et demi après l’intervention française au Mali, deux ans après le début de l’opération Barkhane, la menace terroriste n’a pas pour autant disparu de manière significative dans la BSS.

Certes, les groupes islamistes ne contrôlent plus de grandes zones dans le nord du Mali, ils ne circulent plus dans la BSS en toute tranquillité. Mais leurs attaques s’étendent de plus en plus loin de leur base traditionnelle, de nouveaux groupes sont apparus dans de nouvelles zones, et les armées africaines – le Tchad mis à part – se révèlent toujours aussi fragiles face aux djihadistes.

Source: (La Croix 02/08/16)

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