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Bandiougou Danté, Président sortant de l’URTEL lors du 9ème Congrès électif “Monsieur le ministre de la Communication, nous comptons sur vous pour la clarification de l’aide à la Presse. Nos enfants doivent marcher la tête haute “

“Nous invitons nos membres à payer les redevances, à s’acquitter de leur devoir de payer les montants indiqués pour le droit d’auteur”.

Depuis le jeudi 8 juin 2023, l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres (Urtel) a un nouveau bureau dirigé par Mamoudou Bocoum. Il succède donc à Bandiougou Danté, non moins président de la Maison de la Presse. Le nouveau patron de l’Urtel a été élu lors des travaux du 9è congrès ordinaire électif, tenus à la Maison de la Presse. Auparavant, le président sortant a livré un discours bilan de son mandat. Il a saisi cette opportunité pour interpeller le ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, Me Harouna Toureh, sur la question de l’Aide à la Presse, qui continue de défrayer la continue. Voici son discours intégral. 

 

Permettez- moi de rendre Grâce à l’Éternel pour ce jour important dans la vie de notre organisation. J’aimerai aussi qu’il me soit permis d’avoir une pensée émue pour des camarades arrachés à notre affection. Je pense ici à :

– Néné Koulé Tambadou, Directrice de la radio Bendougou de Bla,

– Mamadou Lamine Sylla, Directeur de la radio Jamana de Nioro du Sahel

– Mohamed Chérif Haïdara radio Waati de Sikasso et Adama Bengaly de la radio Nyèta de Fingolo Ganadougou morts tous les deux à la suite d’un accident

– Joël animateur à la radio Tahanit de Tombouctou, lâchement assassiné

–  Allaye Tamboura de la radio Mandi de Macina

–  Ousmane Traoré, Directeur de la radio Sigui de Kayes et Trésorier adjoint du premier bureau Danté

– Issa Idrissa Maïga, Directeur de la radio Haanna de Gao et Coordinateur régional de l’URTEL

– Gustave Dacko de la radio Mouthian de Tominian

– Kadiatou Traoré de la radio FR3 de Bamako

– Boubacar Diarra de la radio Miracle de Bamako

– Mamadou Koné de la radio Dagné de Nara

– Simonne Traoré de la radio Djèkafo de Bamako

– Plus près de nous la semaine dernière le Pasteur Moise Kéïta de la radio Soumpou de Baraouéli

Tous ceux dont les noms n’ont pas été évoqués ici, que leurs familles trouvent l’expression de mes considérations fraternelles. Il a été enregistré avec beaucoup de regrets les cas d’enlèvement de travailleurs de radios :

– En septembre 2020, Hammadoun Niailibouly, de son retour d’un atelier de formation de journaliste a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue.

– Le 18 avril 2021, Moussa Bana Dicko Directeur des programmes de radio Hairé de Boni dans le cercle de Douentza a été enlevé chez lui et reste introuvable.

 

– Le 26 janvier 2023, Sory Koné, Directeur des programmes de la radio Danaya de Souba dans la région de Ségou, cercle de Farako a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable. Nous réitérons nos demandes aux autorités de notre pays de tout mettre en œuvre pour les retrouver sains et saufs.

Après un premier mandat, nous avons été plébiscités en mai 2018 pour un second et dernier mandat. À partir de 2018, l’histoire récente de notre pays a été mouvementée.  De la crise postélectorale née de la présidentielle de 2018, à la contestation globale des résultats des élections législatives de 2020, la situation nationale a été profondément marquée par les conséquences de la maladie à Coronavirus, l’insécurité et les événements d’août   2020 et de mai 2021. À partir de cette date, une longue période d’acharnement est ouverte contre notre pays avec tout ce que cela peut comporter de difficultés pour les médias nationaux responsables.

Face à ces difficultés et dans l’impossibilité avérée de tenir le congrès à date, le Conseil d’Administration de l’URTEL, conformément à nos statuts et règlement intérieur a décidé de la continuité des services de notre association par la prolongation du mandat du bureau exécutif jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau.   Election qui nous réunit d’ailleurs aujourd’hui. Des crises naissent des opportunités et des idées refondatrices.

La relecture des textes de l’URTEL, fortement recommandé lors des 7ème et 8ème Congrès de notre association, est devenue une nécessité dans le contexte de réorganisation territoriale de notre pays par les plus hautes autorités et l’évolution du monde malien des médias marqués par la digitalisation et ses conséquences.

En effet, l’URTEL s’est engagé dans un processus de relecture de ses textes conformément aux recommandations des 7ème et 8ème Congrès ordinaires tenues en 2015 et en 2018. Cette relecture a été faite de manière consensuelle, participative, inclusive et démocratique. La méthodologie a consisté à organiser des journées d’information et d’échanges à Ségou avec les responsables des radios des régions de : Bandiagara, Douentza, Mopti, San et Ségou le 22 décembre 2022.

À Bamako, le 27 décembre 2022 se sont réunis les responsables des radios des régions de : Diola, Nara, Koulikoro, Bougouni, Koutiala, Sikasso et le district de Bamako.

Le 24 janvier 2023, à Kayes les responsables des radios des régions de : Kita, Nioro, Kayes se sont réunis autour des projets de statuts et règlement intérieur de l’URTEL.

À Tombouctou, le 16 février 2023 se sont réunis les responsables des radios de Taoudéni et Tombouctou.

 Le 18 février 2023, à Gao se sont réunis les responsables des radios de Ménaka, Kidal et Gao. Le succès de ces différentes rencontres s’explique par un certain nombre de facteurs qui sont d’abord l’accompagnement des gouverneurs de régions, ensuite le désir de changement exprimé par les responsables de radios qui ont participé aux travaux sans perdiem et enfin la détermination du Conseil d’administration à refonder l’URTEL.

Après ces rencontres, un comité de finalisation du projet des Statuts et Règlements de l’URTEL par décision N° 00001/02/ 2023-BN-URTEL du 27 février 2023 a été créé.

Ce Comité, présidé par Daouda Mariko, ancien Président de l’URTEL et ancien Vice- Président de la Maison de la Presse comprenait des membres du bureau de l’URTEL des personnes ressources comme Aliou Djim ancien secrétaire général de l’URTEL, ancien membre de la HAC, Mamadou Talata Maïga, Administrateur Délégué de la Maison de la Presse, mémoire vivante de la Presse malienne ,   Abdoulaye Séga  Diabaté, ancien de la radio et ancien Vice-Président de la Maison de la Presse, Membre du Conseil, Économique Social et Culturel. La synthèse des rapports des rencontres d’échanges et d’information tenues à Ségou (Bandiagara, Douentza, Mopti, San et Ségou) ; Bamako (Dioila, Nara, Koulikoro, Bougouni, Koutiala, Sikasso et le district de Bamako) ; Kayes (Kita, Nioro, Kayes) ; Tombouctou (Taoudéni, Tombouctou) ; Gao (Ménaka, Kidal et Gao) par le comité de finalisation des projets de texte de l’URTEL, a permis d’avoir un projet de Statut et Règlement intérieur. Ce projet de statuts et règlement intérieur a été adopté par le Conseil d’administration de l’URTEL tenu à son siège le 18 mars 2023.

Une émission radios synchronisées est organisée le 04 mai 2023 par des radios membres de l’URTEL sur l’ensemble du territoire national pour la vulgarisation du projet de statuts et règlement intérieur de l’organisation. Plus de 300 radios ont été synchronisées pour une émission de 45 minutes.

Les assemblées régionales sont convoquées dans toutes les régions du Mali et le district de Bamako le dimanche 21 mai 2023 à partir de 10 heures. Cette décision fait suite à la situation sécuritaire, économique, le nombre important de radios membres (448 Alhamdoulilah), et le développement des moyens de communication grâce à internet.

Lors de ces assemblées les statuts et Règlement intérieur ont été adopté à l’unanimité par 328 radios sur 395 radios attendues soit un taux de participation de plus de 82 %.

Des coordinations régionales conformément aux textes adoptés, ont été installées démocratiquement dans toutes les régions et les délégués de Bamako ont été élus.

Concernant les délégués, les nouveaux statuts de l’URTEL indiquent un délégué au prorata de dix radios. En terme clair et facile nous avons opté pour :

– D’une radio à 15 radios dans la région, un délégué

– De 16 radios à 25 radios dans la région, deux délégués

– De 26 radios à 35 radios dans la région, trois délégués

– De 36 radios à 45 radios dans la région quatre délégués

– Et de 46 radios et plus dans la région cinq délégués.

C’est ainsi que la région de Kayes a choisi librement et démocratiquement ses cinq (05) délégués ; les régions de Koulikoro, Bougouni, Ségou et le district de Bamako ont respectivement quatre (04) délégués ; les régions de Sikasso et Tombouctou leurs trois (03) délégués chacune ; les régions de San, Mopti, Koutiala, et Gao ont chacune de délégués pour chacune d’elles. Les régions de : Kita, Nioro, Nara, Diolas, Douentza, Bandiagara, Ménaka, Kidal ont chacune un (01) délégué. Ce processus historique, démocratique, inclusif, marque définitivement la Refondation, la Maturité et la Responsabilité de l’URTEL dans le Mali nouveau.

Une URTEL moderne, plus ouverte, plus proche des radios, plus déconcentrée avec des coordinations régionales fortes dirigées désormais par des Présidents des coordinations régionales en lieu et place du seul coordinateur régional. C’est aussi une URTEL plus sociale, plus solidaire et plus transparente qui voit le jour. L’URTEL devient ainsi un véritable outil d’aide à la prise de décision pour nos plus hautes autorités, les organisations de la société civile et les communautés rurales et urbaines.

Chers membres de l’URTEL, l’équipe que j’ai le bonheur de diriger est contemporaine des mutations profondes dans le secteur des médias au Mali. Ces mutations sont marquées par la naissance et l’opérationnalisation de la Haute Autorité de la Communication (la HAC). Les relations URTEL/ HAC ont été d’abord marquées des moments d’euphorie. Ensuite s’est installée une longue période d’incompréhension. Enfin de bonnes relations fondées sur le respect mutuel et la complémentarité ont existé avec l’ancienne équipe de la HAC sous la houlette du grand frère Fodié Touré à qui nous rendons un vibrant hommage ainsi qu’à toute son équipe. La nouvelle équipe récemment installée qui, comme la première a, en son sein des membres que nous avons librement et démocratiquement élus sinon désignés.  Que la nouvelle équipe tire les leçons du passé.

Il faut le dire clairement sans ambiguïté, la HAC se fera avec l’URTEL ou elle ne se fera pas. N’en déplaise aux plaisantins, aux défenseurs de la 25ème heure de la cause des radios et aux anarchistes.

La HAC le sait. Elle le sait bien. Elle sait que nous fûmes. Alors, que tout le monde comprenne que nul ne peut assurer la communication de la HAC à sa place.  Cette communication, la HAC la fera proprement ou elle sera tenue responsable des agissements malsains qui se développent progressivement.

Nous l’avons maintes fois dit et nous le répétons, HAC et URTEL, nous devons tous comprendre qu’entre l’indépendance de l’une et la liberté de l’autre, il y a juste le Bon Sens et la Mesure.

Notre bureau a également été contraint de l’adoption de la loi sur le Droit d’auteur. Nous avions participé au processus de bout en bout.  En effet, nous invitons nos membres comme nous les avons invités depuis 2019 à payer les redevances ; à s’acquitter de leur devoir de payer les montants indiqués pour le droit d’auteur et de rester vigilants face à des tentatives de mauvaise interprétation de la loi par des agents sur le terrain.

– Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte- Parole   du gouvernement

– Monsieur le Ministre de la Refondation, Chargé des Relations avec les institutions

– Monsieur le Ministre de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration

– Monsieur le Président de la HAC

Nous devons attirer votre attention sur la situation fiscale des radios qui reste confuse. Aux impôts s’ajoutent les redevances. Une double imposition inexplicable et inacceptable. Nos différentes démarches auprès des autorités sont restées sans réponse. Ce 9ème congrès comme le 8ème devrait être encore, l’occasion de formuler des recommandations fortes et pertinentes pour une gestion efficace et efficiente de ces questions.

– Monsieur le Ministre de la Communication, nous comptons sur vous pour la clarification de la question de l’aide à la Presse. Trop de mensonges, trop de calomnies, de diffamations ont été faites. Nos enfants doivent marcher la tête haute. Il en est de même pour ce fameux et inventé fonds Covid de soutiens aux entreprises de Presse.

– Chers camarades, ce congrès se tient à un moment particulier de la vie de notre pays. Il s’agit de la tenue d’élection dans un contexte de fragilité, d’insécurité et d’adversité tout azimut contre notre pays qui, ambitionne de se doter d’une nouvelle constitution.

 Chers camarades,

Je vous invite à plus de professionnalisme, de respect de l’éthique et de la déontologie pour faire des élections générales que notre pays s’apprête à organiser, une vraie fête de la démocratie.

Pour terminer permettez-moi de remercier les Partenaires dont la générosité a permis la tenue de ce congrès. Il s’agit de la Fondation Hirondelles, de l’Agence de Communication SPIRIT, de la CANAM, de la CMSS sans oublier le Président de la Transition et l’ensemble des autorités de la Transition”.

Source: Aujourd’hui-Mali

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