Le samedi 11 mai au quartier Yirimadio en commune VI du district de Bamako, un marabout a été poignardé à mort par son ami qui est lui aussi un marabout. Et si seul l’assassin détient les vraies raisons qui l’ont poussé à commettre cet acte ignoble, des témoignages font cas d’une concurrence à la clientèle entre les deux marabouts qui aurait mal tourné.
Ils étaient plus que des amis, des camarades du même village. Et c’est l’assassin qui avait fait venir la victime à Bamako afin qu’il puisse avoir gain de cause avec son petit talent dans le domaine du maraboutage. Etant en l’occasion avec sa petite famille dans une cour où il dispense aussi des cours coraniques, l’assassin fit installé dans son voisinage son ami victime qui avait lui aussi laissé sa petite famille derrière lui au village en attendant que sa situation financière ne soit stable.
Des menaces à l’assassinat
L’on se demande encore à savoir ce qui a pu réellement se passer entre les deux hommes pour en arriver au pire. Quand même des témoignages font cas d’un climat très tendu entre les deux marabouts, et surtout des menaces incessantes de la part de l’assassin.
Selon des témoignages par nous recueillis, le marabout assassin avait finalement conseillé à son ami défunt de ne pas traverser sa cour au risque de s’attendre au pire.
Les habitations des deux amis marabouts sont contiguës et sans clôture concrète, il est possible de traverser une cour pour aller à une autre sans passer par les rues. Ce que l’assassin voulait interdire à son ami défunt après leur différend. Ce dernier n’ayant pas pris les menaces au sérieux ou par entêtement, n’a jamais voulu obtempérer jusqu’à ce jour fatal du samedi 11 mai.
C’est en pleine journée le samedi 11 mai, que le défunt a été poignardé en traversant la cour de son ami qui s’est rué sur lui ne lui laissant aucune chance de se défendre puisque le coup fatal du couteau l’a touché dans la poitrine. Il s’écroula sous le coup et pendant qu’il rendait l’âme sous le regard impuissant de tout le voisinage, l’assassin se rendit à la police qui a alerté la gendarmerie et les services de secours pour ne constater finalement que le décès du défunt.
Le marabout défunt a été conduit à sa dernière demeure le lendemain dimanche et l’autre actuellement en prison en attendant que la justice se prononce sur son sort. Si aucune raison valable n’a pu être justifiée pour évoquer le divorce entre ces deux hommes, d’aucuns avancent qu’en matière de maraboutage le défunt avait plus de talent et qu’il était parvenu à conquérir tous les gros clients de celui qui l’a fait venir à Bamako (l’assassin). Une bonne raison de se mettre en colère, mais valait-il vraiment le coup de ôter une vie ?
Source: La Sirène