Le contrat que les autorités maliennes ont signé avec la société marocaine, Ozone pour assainir la ville de Bamako ne sert visiblement à rien. Un tour à Bamako suffit pour voir comment la ville devient de plus en plus sale avec la poussière partout. Les citoyens sont désespérés.
L’arrivée d’Ozone au Mali avait suscité une lueur d’espoir chez les habitants de la capitale. Mais, une année après, cet espoir s’estompe et la ville devient de plus en plus sale. Après le lancement de ses travaux, le 9 février 2015, les Maliens avaient nourri l’espoir de vivre dans une capitale propre. Selon les clauses du contrat, Ozone devait intervenir sur toute la filière de l’évacuation des déchets, c’est-à-dire des concessions, aux dépôts de transit jusqu’à la décharge finale.
Mais aujourd’hui, le constat est amer. Un peu partout, on ne voit que des tas d’ordures et des brumes de poussière parfois toxiques. Les maisons d’habitation, les places publiques, les hôpitaux, les écoles et le fleuve sont devenus des dépotoirs d’ordures. Et Ozone croise les bras. Les axes routiers les plus fréquentés sont toujours sales au grand désarroi des usagers.
Il est aujourd’hui clair que l’arrivée d’Ozone ne règlera pas le problème d’insalubrité de Bamako. Les 9 milliards de F CFA que nous payons à Ozone par an sont donc une perte pour la nation malienne. Or, avant l’arrivée d’Ozone, la gestion des ordures était assurée par des groupements d’intérêts économiques (GIE). Cent soixante-dix-neuf GIE étaient répartis entre les 6 Communes du district de Bamako.
Ces groupements ont été mis à l’écart au profit de l’entreprise marocaine. Ces GIE même s’ils ne parvenaient pas à exécuter efficacement les travaux appartenaient quand même à des Maliens et leurs fonds étaient utilisés dans notre pays. Mais, Ozone, qui emploie certes des Maliens, n’arrive pas à fidéliser ses travailleurs à cause du mauvais traitement à leur égard.
L’Etat insatisfait d’Ozone
Une source proche du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a laissé entendre que le gouvernement, singulièrement le MEADD ne serait pas satisfait de la prestation d’Ozone. Selon lui, tant que la ville de Bamako demeurera sale et que les ordures des dépôts de transit ne seront définitivement pas acheminées à la décharge de Noumoubougou, le gouvernement ne sera pas satisfait du travail d’Ozone-Mali.
« C’est pourquoi, le ministre Ousmane Koné ne manque pas d’occasion pour rappeler aux différents acteurs de prendre des précautions pour honorer leur partition dans le contrat que la mairie du district a signé avec Ozone. Il y a environ dix jours au cours d’une visite, il a invité les mairies et la société Ozone à acheminer les ordures au dépôt final à Noumoubougou », a détaillé notre interlocuteur.
A ses dires, le ministre Ousmane Koné est plus que jamais décidé à rendre Bamako propre afin qu’il retrouve son lustre d’antan : « Bamako la coquette ».
La mairie du district de Bamako a signé une convention avec Ozone pour l’assainissement de la ville, le 25 septembre 2014 pour une durée de 8 ans. Le coût de ce projet est estimé à 9 milliards F CFA par an, soit environ 72 milliards F CFA. Dans cette convention, la première année d’intervention est gratuite pour les ménages. Il revient donc à l’Etat de payer les premiers 9 milliards en totalité.
Sory I. Konaté
Source: lesechos
