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Bamako : Mouvement d’humeur dans les transports en commun

Bon nombre d’habitants de la capitale n’ont pas pu se déplacer hier à cause du mouvement d’humeur de certains syndicats des transports en commun

 

Les transports en commun ont été fortement perturbés hier dans la capitale à cause de l’arrêt de travail qu’observent certains syndicats du secteur. Cette situation est consécutive à l’entrée en vigueur du paiement de la redevance de péage par passage, qui était initialement prévue pour le 1er février 2021 et reportée au 17 février prochain. Cette décision du ministre des Transports et des Infrastructures n’est pas du goût du monde des transports. En conséquence, se déplacer hier était un vrai casse-tête pour bon nombre de Bamakois.

Par endroits, on assistait à des scènes de chaos. Au quartier de Garantibougou où nous nous sommes rendus, des apprentis-chauffeurs avaient barricadé certaines voies pour empêcher les gens de circuler. D’autres arrêtaient les minibus Sotrama et taxis pour faire descendre avec brutalité leurs clients. Du côté de Niamana, on assistait aux mêmes scènes de désordre. Certains jeunes apprentis, par zèle, avaient coupé la route devant les cars de transport et même les véhicules personnels, créant ainsi des embouteillages monstres. Tous les jours ouvrables, Mohamed Coulibaly emprunte un «Sotrama» pour se rendre au service. Hier, à sa grande surprise, il a appris que les transporteurs avaient déclenché leur mouvement. «Depuis la première heure de la journée, je suis là, mais je viens d’apprendre que les Sotrama et les taxis sont en grève», a déploré le jeune travailleur.

Chiaka Diakité, vice-président du Syndicat national des transporteurs routiers urbains, interurbains internationaux du Mali (SYNTRUI-Mali), explique le bien fondé de ce mouvement. «Ce qui s’est passé est un arrêt de travail et non une grève. Dans la soirée du mardi, les chauffeurs se sont réunis à Medina-Coura pour prendre cette décision d’arrêt de travail, suite au communiqué concernant le paiement de péage par passage», a-t-il expliqué. Selon notre interlocuteur, cette mesure pose énormément de problème aux transporteurs. «Nous avons l’habitude de payer le péage sur 24 heures, avec cette décision les taxes des véhicules seront multipliées», a-t-il fait savoir, précisant que c’est l’ordre de stationner les véhicules qui a été donné à tous les chauffeurs lors de la réunion.

Cependant le vice-président du SYNTRUI-Mali est contre les actes d’indiscipline constatés ça et là. « Il n’a été demandé à personne de barricader ou de faire sortir les passagers des véhicules de transport. Nous condamnons ces actes», a-t-il dit, ajoutant que cet arrêt de travail consiste à attirer l’attention du gouvernement que sa décision n’arrange pas les transporteurs.Souleymane Diallo, secrétaire général de la Coordination des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, syndicat affilié à l’UNTM, a assuré que cet arrêt de travail allait prendra fin hier à minuit. Les activités reprendront normalement sur l’ensemble du territoire ce jeudi. «Nous attendons les reactions de notre département pendant 24 heures. Au-delà de ça, nous allons déposer un préavis de grève», a prévenu Souleymane Diallo.
Du côté du ministère des Transports et des Infrastructures, nos tentatives de recouper certaines informations sont restées vaines.

Baba COULIBALY

Source : L’ESSOR

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