En chômage depuis plus d’une année, les victimes de l’opération de déguerpissement des trottoirs de Bamako refont encore surface.
Dans l’ACI 2000 comme sur l’avenue de l’OUA, plusieurs kiosques d’orange money sont réinstallés voire réimplantés, ainsi que des ateliers de soudures, collages, etc. « On n’a pas d’autres choix que de revenir, puisque l’Etat n’a rien envisagé pour nous. Pas de ligne de crédit, ni un site de recasement pour tous… », a déclaré un chef d’atelier de soudure.
Quant à une propriétaire de kiosque d’orange money, elle a repris sur le site il y a deux mois, après avoir pris confiance, elle a réimplanté son kiosque. « Jusque-là, je n’ai pas été embêtée par qui que ce soit… », témoigne Mariam Sémega. Les étalagistes, les commerçants détaillants dits revendeurs, les mécaniciens, les artisans, les laveurs de véhicules, et autres travailleurs de l’informel sont autre autres les victimes de l’opération de démolition effectuée en juillet 2016.
Cette opération initiée par madame le gouverneur Ami Kane, dans le but de rendre Bamako propre et libérer les rues pour la circulation des usagers, avait fait plusieurs milliers de chômeurs dans le district de Bamako. En effet, ces petits commerçants à la recherche de leur pitance quotidienne pour nourrir leurs familles, se sont impuissamment vus déguerpir.
Le chômage a augmenté ainsi que le nombre de bandits, puisque quand on n’a rien à faire, et qu’on doit faire face aux charges de la famille, tous les moyens deviendront bons. Vu l’absence d’initiative de leur réinsertion, les revendeurs ont repris leurs activités sur les trottoirs.
Ceux-là qui sont allés jusqu’à réimplanter leurs kiosques et hangars, n’entendent plus reculer, même si l’opération bulldozer va reprendre.
La rédaction