La marche des femmes des travailleurs compressés de l’huilerie cotonnière du Mali (Huicoma) a été réprimée le jeudi 4 janvier par les forces de l’ordre. Elles marchaient en direction de Koulouba, le palais présidentiel pour manifester leurs mécontentements au Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Kéita.
Partis de Koulikoro aux environs de cinq heures du matin avec six Sotramas et un car bondé de monde, les manifestants étaient composés des femmes des travailleurs compressés, des membres du conseil communal de la jeunesse de Koulikoro et les travailleurs de l’Huicoma.
A Boulkassoumbougou, les manifestants ont vu la police bloquée les engins. Ils ont décidé de faire le reste du trajet à pied. Arrivés à l’école centrale pour l’industrie, le Commerce et l’administration (Ecica), les marcheurs ont été dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont brièvement interpellé M. Dramane Dicko, le chef de file des manifestants. Ce dernier a été libéré sur instruction de M. Mamadou Z Dembélé, le Directeur Général adjoint de la police. Celui-ci a tenu des propos très conciliants, explique un des manifestants, M. Moussa Diarra.
Très remonté, M. Diarra affirme ne plus faire confiance au chef de l’Etat, SEM Ibrahim Boubacar Kéita, qui avait promis de régler en deux mois le problème. Ce délai est dépassé depuis très longtemps sans que le problème connaisse un début de solution, rappelle-t-il. Déterminé plus que jamais, M. Diarra ajoute « nous sommes à Bamako avec nos linceuls et nous ne rentrerons pas à Koulikoro sans nos sous ». Pour M. Diarra, les propos tenus par la ministre du Travail Mme Diarra Racky Talla sur l’ORTM sont loin de la vérité. Et désormais, Mme Diarra est personne non grata à Koulikoro. Elle ne pourra plus jamais mettre son pied à Koulikoro sous peine de voir la ville divisée en deux parties, assène M. Diarra.
Au moment où nous écrivions ces quelques lignes, une délégation des marcheurs était en entrevue avec la famille Niaré, une des familles fondatrices de Bamako. En tout état de cause, les marcheurs affirment ne pas retourner à Koulikoro sans leur sous.
Pour rappel, les manifestants réclament le payement du plan social suite à la privatisation de l’Huicoma en 2003. Un plan social qui s’élève selon les manifestants à huit milliards de francs cfa.
Abdrahamane Sissoko
Le Pays-Mali