Un tour dans quelques bars à Bamako entre 1 h et 2 h du matin, laisse constater que beaucoup de filles de joie se sont retirées du « marché« . En ce mois béni, les bars semblent désespérément vides.
Selon certains videurs, cela se justifie par le fait que la majorité de ceux qui fréquentent les bars sont des musulmans. « La plupart d’entre eux préfèrent s’abstenir pendant le ramadan. Malgré tout, certaines prostituées envahissent discrètement les bars et certaines rues surtout dans le quartier de Baco-Djicoroni ACI ou au Golf », avoue une source.
Des prostituées jeûnent le jour et s’adonnent au plus vieux métier du monde la nuit à Baco-Djicoroni. « Je les reçoit souvent ici », explique un videur travaillant dans un bar à Baco-Djicoroni ACI.
« Celles qui viennent maintenant ne sont pas toutes musulmanes, mais certaines le sont. Elles me confient même qu’elles jeûnent le jour et viennent chercher un peu de sou pour rentrer à la maison », déclare un portier, souriant. Il ajoute : « Si elles viennent, c’est parce qu’il y aussi des clients. Elles ne se prostituent pas seules. Elles viennent sur rendez-vous ».
Sans fureur
Selon le portier, la consommation d’alcool, néanmoins, faiblit un peu, mais à la fin de la première quinzaine, elle devrait rebondir. « Nous avons des clients fidèles qui restent ici jusqu’à 4 h. Ils rentrent directement se coucher et nous disent qu’ils jeûnent. Mais nous savons qu’ils boivent toute la nuit ici », dit-il.
Même s’il y a à priori moins d’affluence devant les portes, certains videurs jurent que toutes les chambres de certaines maisons closes sont occupées. « Prostituées ou pas, nos chambres sont occupées par des amoureux. Alors ? », confesse un Chinois, propriétaire d’une maison close, qui a pignon sur rue.
H. Koné
Le Focus