Comme le stipule le règlement régissant les concours et examens, le déroulement des quatre (4) jours d’épreuves du baccalauréat malien, session de juillet 2022, a été rigoureusement assuré par les 15 411 surveillants. Ce respect strict de la consigne gouvernementale a suscité des réactions de la part des candidats, désormais pris de peur et d’inquiétude pour la suite.
Les règles prévues pour les examens sont très claires. Elles prévoient que les candidats présentent une pièce d’identité en cours de validité pour accéder à la salle d’examen. Ils doivent être en place trente minutes (30mn) avant le début de la première épreuve de chaque jour ; avoir en permanence leur carte sur la table pour vérification d’identité, remplir correctement l’en-tête de la feuille d’examen ; signaler aux surveillants les erreurs constatées sur leur document de base (nom, prénom, date et lieu de naissance, scolarité, nationalité, filiation et moyenne annuelle). Dans le règlement, il est inscrit que le candidat ne doit pas apporter de téléphone portable(ou tout autre gadget électronique) au centre d’examen.il ne doit pas non plus entrer en salle avec serviette ; sous-main, livres, feuilles. Aussi, le candidat ne doit pas porter de numéro sur les intercalaires ; utiliser de correcteur blanc sur la copie ; fumer ou prendre tout autre stupéfiant dans la salle d’examen ; communiquer avec un autre candidat en salle ; sortir avant la remise de la copie dument signée ; faire sortir ou sortir avec le sujet de la salle avant la fin de l’épreuve…Voici tant de meures auxquelles les candidats étaient obligés de se plier, pour le déroulement des épreuves du DEF, BT, CAP et du baccalauréat qui vient d’arriver à son terme. Cette consigne donnée aux surveillants par les nouvelles autorités a fait l’objet d’un strict respect. A Diéma, il n’y avait qu’un seul centre (lycée public) pour le baccalauréat de cette année. Pour un total de 8 salles, 18 surveillants avaient été chargés de veiller sur le respect strict de la consigne gouvernementale. « Les candidats étaient au nombre de 507 inscrits. Quelques absents ont été constatés. Il n’y a pas eu de cas d’anomalie constaté, ni de fraude. Le règlement intérieur des examens et concours a été strictement respecté par les surveillants et les policiers », explique Mama Mallé, un des surveillants de Diéma. Le même constat a été fait dans la région de Kayes. Appelée cité des rails, la région de Kayes comportait 4667 candidats inscrits pour le bac de cette année. La première région du pays comportait 13 centres dont un centre du bac technique pour 152 salles et 463 surveillants. 55 policiers avaient été mobilisés pour le maintien de l’ordre, suivant le communiqué du DEA de Kayes. Au cœur de l’Institut de formation professionnelle et d’industrie de Kayes (IFP), l’enseignant Yiriba Coumaré assurait la surveillance avec ses collègues. Il témoigne que tout s’est bien passé à son centre. « Tout s’est pas bien passé à notre niveau, à part quelques cas d’absence. Il n’y a pas eu d’incident dans notre centre. Les surveillants étaient tous présents », explique l’enseignant surveillant. Dans le cercle de Keniéba, région de Kayes, Fadoua faisait partie des surveillants cooptés. Comme les autres, ce dernier témoigne que les surveillants ont pleinement joué leur rôle, pour la réussite des épreuves du Bac. Le respect des nouvelles mesures a déjoué le plan tracé par les candidats. A Bamako, capitale malienne, Kassim Koné faisait partie des candidats du bac. « Cette année, les sujets n’ont pas été faciles et nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Les surveillants étaient rigoureux quant au respect des consignes données. Sous le temps de l’ex-président IBK, nous trouvions les sujets deux (2) jours avant les examens, tel n’a pas été le cas cette année », indique l’élève. Actuellement, dit-il, les élèves n’ont pas de niveau. « Il faut que le gouvernement fasse une autre faveur aux candidats pour la correction. À défaut de cela, le taux de passants ne dépassera pas 2% cette année », confie-t-il. De son côté, le candidat Sana Alkoi soutient que la surveillance de cette année était identique à celle des prisonniers. « On ne rentrait en salle avec rien du tout, à part la carte d’identité et le stylo. La surveillance n’était pas du tout facile cette année », a-t-il conclu. Fatoumata Dembélé est revenue sur les mêmes propos. En tant que redoublante, elle demande clémence aux correcteurs des feuilles d’examen du baccalauréat. « Les surveillants ont vraiment fait leur travail cette année, même si les sujets n’étaient pas faciles », rapporte un autre. Quasiment, tous les candidats interrogés se trouvent entre peur et inquiétude pour la suite du baccalauréat de cette année.
Diarra Mamadou