De nos jours, au Mali, la consommation de chair blanche n’est plus un luxe, cela grâce aux jeunes maliens qui, de plus en plus, se lancent dans l’entreprenariat avicole.
En effet, la production de poulets de chair ou pondeuses est aujourd’hui une aubaine pour cette génération. Cependant, elle se voit confronter à un certain nombre de problèmes qui sont un frein pour la promotion dans ce secteur qui demande patience et professionnalisme.
Pratiquer l’aviculture à Bamako rélève d’un grand courage et surtout d’une certaine capacité financière. N’ayant pas de terres ou d’espaces suffisants pour exercer cette activité, ils sont nombreux ces jeunes maliens à louer des espaces dans des zones reculées, et pour nourrir et entretenir les volailles au quotidien, il faut débourser énormément, en temps et en argent.
En tout cas, c’est le sacrifice à consentir pour récolter les dividendes de cet investissement. Effectivement, on constate que les jeunes qui possèdent déjà des locaux pour démarrer ces activités ont beaucoup plus de chances d’avoir accès à des financements que ceux qui n’en possèdent pas. Une triste réalité qui décourage bon nombre de jeunes entrepreneurs qui veulent se lancer dans ce business.
Ibrahim Diakité raconte sa mésaventure : « Je suis diplômé et détenteur d’une Maîtrise en Science économique. Mais après plus d’une année sans pouvoir décrocher de travail, je me suis lancé dans l’élevage de volailles avec un ami. Mais n’ayant pas d’espace pour démarrer notre activité, nous avons décidé d’en louer dans la zone de Kabala. Au début, tout allait bien, nous avons pu avoir beaucoup de restaurants et de supermarchés. Avec nos nombreuses occupations dans la ville, nous ne pouvons pas tout le temps être à Kabala, ainsi nous avons décidé d’embaucher un jeune homme permanemment pour non seulement prendre soin des volailles, mais aussi pour la sécurité. Ce qui nous a coûté très cher. Après 2 mois, nous avons commencé à perdre des volailles mystérieusement. Il nous sortait des excuses telles qu’ils ont disparu avant le lever du jour…. Et un beau jour, nous sommes partis trouver que le monsieur a disparu et nous n’avons plus rien dans les locaux. Et depuis, nous avons décidé d’abandonner cette activité, pour nous consacrer à d’autres choses ».
Il faut reconnaître que le manque de local constitue le principal handicap pour ces jeunes aviculteurs. La preuve, même pour avoir des prêts bancaires, la possession d’un terrain ou d’un local, fait partie des conditions requises. Ainsi, ceux qui perdurent et évoluent dedans sont indépendants, explique Sékou, un jeune éleveur de volailles.
« D’un père agronome et une mère commerçante. L’élevage domestique était le passe-temps de mon père. Tout jeune, j’ai appris à exercer et aimer cette activité ; et après mes études, je n’avais rien à faire. Ainsi, avec mon père, nous avons décidé de nous lancer dans l’aviculture. Nous avons aussitôt aménagé son lopin de terre qui est à Banankoro. Et cela nous a coûté une petite fortune, les poulaillers, l’éclairage, le forage, etc.
Mais maintenant, on remercie Dieu, car je gagne bien dans cette activité, et n’envie même pas mes amis qui sont dans des bureaux. Et avec l’aide de mon père, j’ai commencé à planter des fruits sur la partie non exploitée », explique-t-il.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la jeunesse africaine doit comprendre que les secteurs tels que l’agriculture, l’élevage et la pèche sont pour eux un moyen d’aider leur pays dans la lutte pour la sécurité alimentaire, mais également un moyen sûr pour eux de s’épanouir financièrement.
Adam Diallo
Source: Bamakonews