C’est avec consternation et une profonde douleur que le peuple du Mali a appris, le vendredi 12 avril dernier, la perte de cinq de ses hommes, péris dans le crash d’un hélicoptère de l’armée malienne. A l’occasion de la cérémonie de levée de leurs corps, ils ont reçu l’hommage du chef de l’Etat.
Ce drame, survenu au sud-ouest de Sévaré, dans les abords du village d’Ouro-Mali en 5è région, a causé la mort de l’ensemble des soldats à bord de l’appareil dont deux officiers, un élève-officier et deux sous-officiers. Il s’agit en l’occurrence du colonel Abdoulaye Diallo, le capitaine Malamine Sangaré alias Mala, l’élève officier Ibrahim B. Mariko, les adjudants Cheick Oumar Diarra et Oumar M. Traoré.
A l’occasion de la cérémonie de levée de leurs corps, lundi dernier, à la base 100, Dioncounda Traoré a, au nom du peule malien, rendu un hommage mérité à ces dignes fils du Mali, morts dans l’accomplissement de leur mission hautement sacerdotale. Ces valeureux soldats sont morts alors qu’ils incarnaient, a estimé le président de la République, la nouvelle armée malienne, remobilisée et plus que jamais déterminée à libérer notre pays. Mieux, ces jeunes étaient, a-t-il dit, tous portés par la même passion, celle du Mali. La même passion devrait animer chacun de nous car, le Mali ne sera que la somme de ce que chacun de nous lui a apporté, cédé ou concédé, a prodigué le chef suprême des armées.
Ainsi, après avoir exprimé sa peine et prié pour le repos éternel de l’âme des défunts, Dioncounda Traoré a laissé entendre que s’il a accepté de s’associer à cette cérémonie qui n’est cependant pas la première du genre depuis le début des opérations, c’est parce qu’il a simplement voulu accompagner à leur dernière demeure ces éléments sur lesquels la nouvelle armée du Mali comptait. Aussi, sa présence se justifiait par sa volonté de prouver que la crise que nous traversons nous a renseignés et enseignés. Elle nous a notamment renseignés sur la valeur de la solidarité et de la compassion de la hiérarchie sur le moral des troupes, condition essentielle de toute victoire. Et le président de la République d’espérer qu’à la lumière de ces leçons, notre dispositif national de reconnaissance du mérite corrigera toutes ces lacunes car un soldat qui meurt pour son pays n’est rein d’autre qu’un héros.
Comment passer sous silence le sacrifice que les troupes amies consentent de manière quotidienne pour nous aider à libérer notre territoire. A ces «soldats de la cause humaine», le n°1 malien a renouvelé sa reconnaissance et celle du peuple malien. Par ailleurs, il en a appelé à l’esprit de patriotisme de ses compatriotes afin qu’ils fassent en sorte que le sacrifice de nos martyrs nationaux, comme étrangers, ne soit pas vain. De l’avis du Pr Dioncounda, s’il est vrai que beaucoup est fait sur le chemin de l’intégrité et de l’honneur retrouvé, rien n’est pour autant encore irréversible. Car, dit-il, notre crise qui n’est pas insoluble, reste une crise plus profonde qu’il n’y paraît. «L’union sacrée pour conforter le projet de présence du Mali n’est pas négociable. De plus jeunes sont morts pour ce projet, comme le prouvent ces funérailles et leur sacrifice doit nous parler à tous et à toutes», a conclu le chef de l’Etat.
Bakary SOGODOGO
