Près de 50 000 personnes ont fui leur foyer dans le nord et le centre du Mali, jusqu’à présent cette année, en raison des affrontements intercommunautaires, de la montée des groupes armés et des opérations militaires. Le financement humanitaire n’a pas réussi à répondre aux besoins croissants, laissant les populations bloquées sans assistance nécessaire, a déclaré le Norwegian Refugee Council (Conseil Norvégien des réfugiés)
Le nombre de nouveaux déplacés représente une augmentation de 60% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données du Conseil norvégien pour les réfugiés et de ses partenaires au Mali.
“Des ressources massives sont investies dans des opérations militaires en cours, alors que des milliers de personnes chassées de chez elles n’ont littéralement plus rien pour joindre les deux bouts”, a déclaré Hassane Hamadou, directeur national du NRC au Mali.
Environ 5,2 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire cette année. Les besoins sont plus importants que jamais depuis le début de la crise de sécurité en 2012, selon OCHA.
Jusqu’à présent, l’appel d’aide des Nations Unies pour le Mali n’est financé qu’à 32%, tandis que le nombre de personnes déplacées continue d’augmenter. Face à l’augmentation inattendue du nombre de personnes obligées de fuir dans le centre et le nord du Mali, le CNR a épuisé son financement pour les interventions d’urgence et ne sera plus en mesure de répondre aux nouveaux besoins des personnes affectées au Mali à partir de ce mois.
“Il n’y a rien de plus pénible pour nous, travailleurs humanitaires, que de voir les civils souffrir et ne pas pouvoir intervenir”, a ajouté M. Hamadou.
La violence et les opérations militaires au Mali ont aggravé la vulnérabilité des communautés qui souffrent déjà de la pauvreté, des pénuries alimentaires et de la dégradation du climat.
“Nous n’avons pas demandé cette violence, nous n’y sommes pour rien et pourtant nous sommes les premières victimes”, a déclaré une femme déplacée à Mopti. “J’ai été obligé de fuir avec mes quatre enfants et de me cacher dans la brousse pendant trois jours sans nourriture ni eau, avant que je puisse rejoindre mes parents qui nous accueillent.”
Le CNR a fourni une assistance humanitaire à plus de 40 000 personnes dans les zones les plus touchées par le conflit de Mopti, Tombouctou et Ménaka jusqu’à présent cette année, grâce à l’aide humanitaire de l’UE, à la Norvège et à l’UNICEF et aux partenaires techniques du mécanisme d’intervention rapide.
Source: intellivoire