Le Conseil national des jeunes (CNJ) est très remonté suite à la décision d’augmenter l’âge d’admission à la retraite, conclue entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) la semaine dernière. « Soit c’est notre mandat, soit ça ne l’est pas.
Le président de la République nous a promis que son mandat est le notre. Mais, nous ne le sentons pas », c’est en ces termes que le président du CNJ, Souleymane Satigui Sidibé, exprime sa désapprobation de l’augmentation de l’âge d’admission à la retraite. Malgré une lettre de désapprobation du Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali) adressée au PM, l’UNTM, le gouvernement et le Patronat ont convenu d’augmenter de trois ans l’âge à la retraite au Mali. Si pour l’UNTM ce n’est que la réparation d’une injustice, le CNJ pense que la décision est contraire à la politique de promotion des jeunes promise par les pouvoirs publics.
Le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n’ont pas le même avis que le Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali) sur la question portée par la faitière des travailleurs sur l’augmentation de l’âge à la retraite. L’accord tripartite conclu ce 29 janvier entre gouvernement, Patronat et UNTM, tous les départs des fonctionnaires à la retraite à compter de ce janvier 2019 sont prolongés de trois ans. C’est cet accord qui frustre le CNJ-Mali.
De son côté, le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba KATILE, justifie leur revendication: « Nous avons demandé l’augmentation de l’âge à la retraire pour corriger une injustice sociale. Il faut bien harmoniser ces décisions. Ce n’est pas normal, dans un pays, qu’il y ait différents âges de départ à la retraite pour des travailleurs ayant le même diplôme ». M. KATILE affirme aussi que cela est normal compte tenu de l’espérance de vie qui serait passée de 49 ans à 58 ans. Donc, il soutient qu’il faut être cohérent et accepter une augmentation de l’âge à la retraite.
Aussi, il pense que le CNJ se trompe de combat en confondant l’augmentation de l’âge à la retraite et la problématique de l’emploi des jeunes. Pour lui, ce sont deux choses différentes parce que ‘’le remplacement n’est pas numérique’’, a-t-il ajouté. Katilé ajoute que s’il y a une lutte contre le chômage des jeunes, il faut s’en prendre à l’inadéquation entre les offres d’emplois et les formations et au problème de la relance économique dans le pays. « On ne doit pas en vouloir à l’UNTM qui se bat pour qu’il y ait plus d’équité. C’est un combat de justice sociale », a argumenté le secrétaire général de l’Union. De son côté, le vice-président du CNJ-Mali, Mahamane Ibrahima, chargé des questions d’emploi et de la formation confie à des confrères une toute autre lecture de la question.
Il exprime son indignation face à l’attitude des parties signataires de cet accord, à commencer par l’État. Dans un pays où les jeunes sont désœuvrés, « c’est une indignation que des vieux se battent encore pour se maintenir à des postes », a regretté le vice-président.
Il ajoute aussi que cette décision va considérablement augmenter le taux de chômage déjà élevé au Mali. Il pense qu’il y a une grande contradiction entre la démarche de l’UNTM et ses revendications, notamment quand il demande à l’État une politique de recrutement massif de 15 000 jeunes par an et au même moment, demander à revoir à la hausse l’âge à la retraite. À l’image de l’UNTM, le gouvernement est également incohérent dans sa démarche, pense-t-il. Pour lui, le gouvernement a failli à sa mission de promouvoir les jeunes, comme l’a souhaité le président IBK. Mahamane Ibrahima rejoint son président sur le fait que le mandat de la jeunesse n’est pas une réalité au Mali. Sur un ton colérique, il a ajouté que l’Etat doit d’abord et avant tout songer à l’emploi des jeunes.
Ainsi, pour protester contre cet accord, le CNJ envisage de grandes mesures courant cette semaine. L’objectif, selon les responsables, est de réclamer au président IBK le respect de sa parole donnée.
Harber MAIGA
Source: AZALAÏ EXPRESS