La prévention et la gestion des crises surtout multidimensionnelles demandent assez de réflexion et de stratégie, donc de stratèges qui ont des formations, informations et des ancrages sociaux assez solides.
Depuis l’éclatement de la crise, en 2012, à multiples causes, la transition a pu montrer une feuille de route basée sur les élections et la gestion de la crise à travers une action gouvernementale coordonnée, même s’il y avait quelques lacunes inhérentes comme dans toute gestion humaine. Apres, nous sommes entrés dans une crise de discussion politique et politicienne inutile et stérile comme si le Mali appartenait aux leaders et leurs partis politiques.
Spécifiquement au centre en général et au pays dogon en particulier, l’Etat est tombé dans le scenario de repli identitaire avec des lobbies de tous genres qui ont infiltré les hautes sphères de l’administration en poussant les responsables à prendre des décisions souvent incomprises par les populations. Les lobbies ont atteint la grande famille de l’Assemblée Nationale en opposant peulhs et dogon, Bamanan et peulhs…. Mais qui est responsable de cette situation ? C’est bien sûr le gouvernement avec son manque de vision et de stratégie lisible et visible. On confond tout dans la démarche avec des structures de gestion de la crise de façon cacophoniques : une commission à la primature ; des ministères qui ne savent même pas ce qu’ils doivent faire ; la nomination du Président Dioncouda Traoré pour le centre qui ne recrute que dans ses sphères politiques ; le DRR qui commence et qui ne démarre pas au fond ; l’accord politique de gouvernance qui a permis à certains d’entrer au gouvernement pour faire semblant ; le dialogue national dit inclusif avec des procédures qui ne conviennent pas à la responsabilisation des populations à la base et un dialogue généraliste et généralisant qui, tout le monde le sait, ne peut accoucher qu’à des recommandations connues de tous ; Encore un autre remaniement d’instabilité politique en vue… Le Mali est tout simplement guidé par le hasard. L’armée malienne, bien soutenue par sa population, n’arrive pas à mettre en place une stratégie d’implication des populations locales ou des groupes d’autodéfense de tous genres. La grande muette commence à parler trop et bien trop, mais pas trop bien. Elle est même devenue le porte-parole du gouvernement. L’espoir incarnant en elle risque de tomber si l’on n’y prend garde.
J’ai vu quelque part quelqu’un qui disait que « La guerre est trop sérieuse pour la confier aux militaires ». L’armée, la sécurité, les renseignements, les stratégies… ne sont pas la panacée des militaires ou des hommes en armes. Ils appartiennent aux multidisciplinaires en commençant par la base des populations jusqu’au chef de l’Etat.
Au pays dogon, les choses s’aggravent par cette méthode sans vision de l’Etat sapeur-pompier qui cherche à écouter tout le monde sans comprendre les vrais langages des populations car la majorité des ministres dans les domaines ne connaissent pas et ne comprennent par les constructions sociales et historiques de cette localité habitée par des peuples dogon et peulhs qui vivaient dans des équilibres historiques à travers des pactes sociaux. Les populations sont désorientées et ne demandent qu’à se défendre sans parler de recherche de paix et de dialogue. Ils sont venus mélanger le tout avec un nouveau découpage territorial où les plus forts veulent se tailler des nouvelles circonscriptions administratives sans même savoir à quelle fin.
Au pays dogon, l’Etat a tout mélangé. On se sait pas où il va. Il faut donc craindre d’autres types de revendications séparatistes car les populations se sentent abandonnées par l’Etat et ne font plus confiance en ce dernier car elles ne comprennent pas ses démarches ni ses actions.
Le centre en général et le pays dogon en particulier demande tout simplement : une vision et une démarche participative réelle et non le faire semblant ; un Etat neutre et impartial qui agit en connaissance de cause avec et pour les populations ; des administrateurs capables de comprendre les langages et les donnes sociologues et non un commandement pur et dur qui relève des anciennes périodes ; une coordination des actions gouvernementales dans les domaines de la sécurité et de recherche de la paix à travers des structures performantes avec des agents capables ; l’implication des populations de façon professionnelle dans toutes les filières et maillons de sécurisation et de recherche de la paix ; à l’Etat d’aller à l’école des valeurs sociétales du Mali riches et diversifiées.
Voilà quelques démarches réclamées par les populations de cette zone. Réclamations qui ne ressortiront jamais dans les conclusions et recommandations du dialogue national dans la mesure où c’est l’hyène elle-même qui est le berger.
La feuille d’un arbre ne peut jamais vivre sans sa racine, même si c’est cette dernière qui est nourrie en retour par la feuille à travers la photosynthèse.
Alors, populations du pays dogon, ne tomber jamais dans la manipulation des leaders politiques et administratifs. Ne vous entretuez pas pour eux car les autres inégalités sont déjà de trop : les plus pauvres sont au village, le manque d’eau potable c’est au village, le manque de santé encore au village, les écoles fermées sont au village, le manque de nourriture est encore au village ; chers producteur agricole, vos productions agricoles sont mal achetées, les mauvaises routes sont au village, etc. Alors pourquoi suivre ces gens de la ville et un Etat qui ne lutte pas efficacement contre les inégalités ? Construisons la paix entre nous villageois de tout bord car votre affrontement est au bénéfice des responsables administratifs et politiques qui sont en ville.
SDF
Source canard de venise