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« Au titre de la fraude, la CANAM perd en moyenne plus de 6 milliards « le PCA Moussa Alassane Diallo dixit

Dans le cadre des missions réglementaires de contrôle et de suivi de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Canam), le président du Conseil d’Administration, Moussa Alassane Diallo et le Directeur général de la Caisse, Mahamane Baby, accompagnés d’une forte délégation, ont entamé une mission de deux jours dans la Venise malienne, Mopti.

Après Sikasso, il s’agit pour les deux personnalités d’évaluer l’état de mise en œuvre du régime de l’assurance maladie au sein des établissements prestataires de soins. Durant les deux jours, ils échangeront avec les Organismes Délégués Gestionnaires (OGD) et Prestataires Gestionnaires, afin de bâtir des orientations pour la pérennité de l’AMO avec le nouveau système biométrique.

La première étape de cette visite a concerné le CSREF de Mopti, le CSCOM, l’infirmerie de la garnison, l’infirmérie de la Protection civile et la pharmacie Massaba Kéita, tous à Sévaré.

La gestion de la fraude, le rejet de la fiche de soins, le retard des paiements, le manque de connexion sont, entre autres, des préoccupations auxquelles devront s’attaquer les nouveaux responsables de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM).

» A partir du 1er avril 2020, tous les assurés n’ayant pas de carte biométrique seront exclus du système jusqu’à l’obtention de ladite carte « . L’annonce a été faite par le président du Conseil d’Administration, Moussa Alassane Diallo, dans le but d’attirer l’attention des uns et des autres sur l’importance de l’enrôlement pendant qu’il est encore temps. D’où la nécessité de la sensibilisation par la diffusion d’informations à l’usage des populations afin de pérenniser cet outil qu’est l’AMO.

A la question de savoir pourquoi, une carte biométrique ? Le PCA Diallo expliquera qu’avec cette nouvelle carte, la fraude sera beaucoup minimisée, d’autant que la CANAM perd la somme de 6 milliards de FCFA par an.

Avec l’ancienne carte, il a souligné que certaines personnes faisaient de la fraude un fonds de commerce. Ce sont des fraudes qui sont de nature à compromettre le système. La nouvelle carte offre la possibilité de la traçabilité du système, le parcours des assurés. ….

Pour le PCA, la bataille contre la fraude est en marche et chacun doit s’apprêter à gérer cette réforme. A l’en croire, avec le nouveau système, 90% de la fraude peuvent être maitrisés ou évités. C’est pourquoi, selon lui  » si nous ne prenons pas de mesures responsables et courageuses, je suis profondément convaincu qu’à l’échéance 2023, la CANAM ne pourra pas assurer la continuité de son exploitation. Toute chose qui mettra en cause sa pérennité. Pour y arriver, nous devons prendre des mesures sévères, impopulaires mais nécessaires pour la survie du système. Ensemble, nous devons bâtir des stratégies pour pérenniser le système AMO », a-t-il plaidé.

Partout où la délégation est passée, les difficultés sont identiques. Il s’agit de la fixation des bornes, le manque de connexion, les cas de fraude, le retard dans les paiements et le rejet des fiches de soins pour les pharmacies. A l’infirmerie de la Protection civile, le Directeur régional, Lieutenant-colonel Namaké Dembélé, a indiqué qu’ils étaient confrontés à une pénurie constante de fiches de soins, qui étaient de 60 fiches, soit deux carnets par an. Depuis, quelques mois, le problème est résolu et le centre fonctionne avec 200 fiches annuelles.

Le pharmacien Alassane Tangara, pour sa part, a relevé un déficit de communication dans le système, le non-respect du délai conventionnel de paiement fixé à 15 jours et le rejet en nombre élevé des fiches de soins.

A noter que, dans le but d’apporter des réponses aux préoccupations posées, la CANAM vient de lancer un chantier d’installation et de nomination des Directeurs régionaux dans les capitales régionales. L’expérience a déjà réussi à Sikasso.

Pour un assuré, l’AMO est un excellent régime qui permet de soulager les charges financières des bénéficiaires. Il a toutefois déploré la lenteur des guichets AMO dans les hôpitaux, la brièveté des délais de fermeture et d’ouverture des droits fixés à chaque 6 mois pour des patients basés dans des villages reculés, n’ayant pas les moyens de se mettre à jour sur place et l’obligation pour eux de se déplacer sur Sévaré pour accomplir cette opération.

Mah Thiam KONE, envoyée spéciale à Mopti

Source : l’Indépendant

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