Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Au Tchad, la colère de la population monte

Au Tchad, le viol d’une jeune fille catalyse la colère des lycéens contre le régime en place. Le contexte social est de plus en plus tendu.

police agent securite gmip tchad

La mobilisation ne faiblit pas au Tchad. Jeudi 18 février, des lycéens des grands lycées de N’Djamena, la capitale tchadienne, ont encore manifesté pour protester contre le viol d’une jeune fille et dénoncer la mort d’un camarade tué par la police, lundi 16 février. La police les a dispersés sans ménagement.

Pour le ministre de l’Intérieur, ces jeunes gens sont instrumentalisés par des opposants politiques, « par des politicards au petit pied qui jettent les enfants dans la rue. Ce n’est pas normal ! Je dis que le festival du désordre est terminé ! » Mais rien n’y fait. La colère et l’exaspération grondent au Tchad depuis le viol de Zouhoura.

Un viol posté sur Internet

Le 8 février, Zouhoura, lycéenne de N’Djamena, a été enlevée et violée par cinq hommes. Une fois libérée, la victime a osé dénoncer ses violeurs à ses parents. Pour la punir, ses bourreaux ont posté des images du crime sur les réseaux sociaux. Enfants de hauts dignitaires du régime, ils se sentaient intouchables. La vidéo a fait scandale dans un pays où parler du viol est tabou.

Une première manifestation

Lundi 17 février, les camarades de Zouhoura se sont retrouvés dans la rue pour protester contre ce viol, contre les violences sexuelles faites aux femmes et contre la culture de l’impunité. Mais la police a réagi avec brutalité et tué un lycéen de 17 ans.

Prise de parole inédite d’Idriss Déby

Au soir de cette première manifestation, le président tchadien Idriss Déby condamne le viol de Zouhoura sur sa page Facebook : « C’est en père de famille scandalisé que je réagis (…) à cet acte barbare, ignoble et innommable », écrit-il avant d’ajouter : « Je condamne fermement cet acte et rassure toutes les filles, toutes les mères, tous les jeunes, bref tous les Tchadiens que justice sera rendue et que plus jamais cela ne se répétera. Je comprends vos peines, je les partage avec vous. »

Enfants de dignitaires

Sous la pression de la rue et face à l’émotion nationale causée par cette malheureuse affaire, le procureur général tchadien, Louapambe Mahouli Bruno, annonce l’arrestation des cinq voleurs présumés, mardi 18 février. Parmi eux, trois enfants de généraux. Il parle aussi de quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat.

Un contexte tendu

Cette malheureuse affaire se déroule alors que la situation sociale au Tchad en cesse de se dégrader à la suite de la chute des cours du pétrole.

Depuis l’automne 2014, les manifestations contre la vie chère, contre la mal gouvernance, contre les mesures coercitives se multiplient dans le pays. Et depuis le début de l’année, les fonctionnaires tchadiens se plaignent d’importants retards de salaire, les syndicats menacent de faire gréve.

Le climat est d’autant plus électrique que le premier tour de la prochaine élection présidentielle aura lieu le 10 avril. C’est dans ce contexte qu’Idriss Déby, une nouvelle fois candidat à sa propre succession, a nommé Pahimi Padacké Albert, au poste de premier ministre, samedi 14 février. Il est l’un de ses opposants originaires de la même région que le chef de l’opposition, Saleh Kebzabo.

Laurent Larcher
Source: la-croix

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance