Pratiquer la politique de la main tendue, mais de manière sélective. Telle est, en substance, la stratégie du président du Soudan du Sud, Salva Kiir, pour tenter de restaurer la paix dans son jeune pays, miné par trois ans et demi d’une atroce guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement forcé de plus de 3,5 millions de personnes.Le chef de l’Etat (de l’ethnie dinka) a ainsi décrété un cessez-le-feu unilatéral et lancé un processus de dialogue national théoriquement inclusif, mais qui, en réalité, exclut son vieux rival, Riek Machar (de l’ethnie nuer) – naguère vice-président, avant d’être limogé pour ses velléités supposées de coup d’Etat.Bien que M. Kiir ait, dans un geste de bonne volonté, exhorté la justice à « réexaminer les cas de ceux qui ont commis des crimes envers l’Etat et à prendre les mesures nécessaires pour garantir leur libération », les rebelles ont rejeté son offre de pourparlers. AfricanewsDans le Sudan Tribune, le chargé d’affaires de l’ambassade du Soudan du Sud à Washington, Dhanojak Obongo, se félicite néanmoins de l’initiative présidentielle. A ses yeux, cette consultation nationale censée rassembler les 64 ethnies nationales est la seule voie possible pour « gagner le cœur des opposants politiques ».Embrasser sans réserve l’unité et oublier l’identité, source potentielle de paralysie, c’est aussi le message qu’a délivré le président de l’Ouganda voisin, Yoweri Museveni, lui-même au pouvoir sans discontinuer depuis 1986. The Daily Monitor, The IndependentSon appel à faire taire les armes pour le bien du peuple et la prospérité de l’Etat sera-t-il entendu par les belligérants ? Cela est à espérer car, depuis son indépendance, en juillet 2011, le Soudan du Sud s’enfonce dans le chaos. Au-delà de l’effondrement de l’économie, plus d’un million de personnes sont actuellement au bord de la famine, qui a été déclarée en février dans plusieurs zones…Lire la suite sur lemonde.fr
Le président, Salva Kiir, a décrété un cessez-le-feu unilatéral et lancé une offre de pourparlers à ses opposants, qui l’ont, pour l’heure, rejetée.