Le chef de l’influente tribu touareg des Kel Ansar a déclaré lors d’une conférence de presse dimanche 23 juillet à Bamako son soutien au projet de réforme constitutionnel proposé par le président Ibrahim Boubacar Keïta au Mali.
C’est par une déclaration lumineuse à l’hôtel Salam de Bamako ce dimanche 23 Juillet 2017 que le chef de la Tribu Kel Ansar Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed dit “Nasser” a affirmé un soutien indéfectible au projet de révision constitutionnelle.
La tribu touareg Kel Ansar est l’une des plus anciennes et historiques du Mali. Elle est installée depuis plusieurs siècles sur un vaste territoire couvrant les trois régions de Tombouctou, Taoudeni et Gao, et qui s’étend de la frontière mauritanienne à la frontière nigérienne. En s’exprimant publiquement, le chef de la tribu Kel Ansar est venu apporter son aide au président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keïta une semaine après la dernière tentative de l’opposition malienne de faire échouer le projet de révision constitutionnelle par la grande marche populaire à Bamako le 15 juillet.
Après les Kel Ansar, d’autres communautés devraient se prononcer en faveur du “oui”
Le chef “Nasser” a déclaré que la tribu Kel-Ansar se montrait “solidaire des plus hautes autorités de la République dans le cadre du processus de révision constitutionnelle en cours”. Il a promis une large mobilisation pour la victoire du Oui. Il a rappelé que sa communauté s’inscrivait dans la logique de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et a salué “la représentation des légitimités traditionnelles au sein de la 2ème chambre prévue dans le texte”. Selon nos sources, d’autres communautés tribales et ethniques devraient se prononcer en faveur du “oui” pour soutenir la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle.
Ramener la paix et permettre aux 50.000 réfugiés maliens vivant dans le camp de M’Bera de rentrer chez eux
En avril 2016, lorsque des tensions ont émergé entre les forces françaises de Barkhane et la population de Kidal, dont l’aéroport était envahi de manifestants, “Nasser” avait participé à une réunion à l’ambassade de France aux côtés du leader de la tribu des Ifoghas, Mohamed Ag Intallah. La réunion avait permis de négocier les conditions de la libération de certains prisonniers touaregs et permis de désamorcer, en partie, la crise. Le 28 août dernier, alors que des affrontements avaient eu lieu entre le Gatia, une milice armée composée de touaregs Imghads ralliés au pouvoir de Bamako, et la CMA -composée des anciens groupes rebelles- autour de Kidal, “Nasser” a organisé une réunion entre représentants des deux parties devant les deux grands chefs religieux du pays Ousmane Haïdara et Mahmoud Dicko. Il expliquait alors vouloir mener “une démarche pacifique” commencée depuis son intronisation en mars 2015 “pour ramener la paix et permettre notamment aux quelques 50.000 réfugiés maliens vivant en Mauritanie dans le camps de M’Bera de rentrer chez eux”. Il place aujourd’hui son initiative de soutien du projet de révision constitutionnelle dans la continuité de cet “effort de paix” pour le Mali.
Mardi 4 juillet, la Cour constitutionnelle du Mali a exigé “quelques corrections” afin que le projet de révision de la constitution puisse être à nouveau présenté et soumis au référendum.
Source: parismatch