Cette année, près d’un demi-million enfants en âge scolaire n’auront pas accès à plus de 1500 écoles encore non fonctionnelles malgré la réouverture d’une dizaine d’établissements grâce aux efforts du gouvernement et des partenaires.
Aujourd’hui, c’est la rentrée scolaire au Mali et comme des millions d’enfants en Afrique et dans le monde, les élèves maliens ont repris le chemin de l’école pour la nouvelle année scolaire 2023-2024.
Cependant la situation de crise que connait le Mali ne permet pas à tous les enfants de jouir de leur droit fondamental d’accès à une éducation inclusive de qualité. Malgré les efforts du gouvernement et de tous les partenaires ayant permis la réouverture de plusieurs dizaines d’écoles en 2022/2023, 1,546 écoles étaient non fonctionnelles à la fin de l’année scolaire précédente, au détriment de plus de 460,000 enfants en âge scolaire.
« Le nombre d’enfants non scolarisés augmente chaque année en raison du taux de croissance démographique élevé du Mali et d’un taux d’accès en baisse, exacerbé par la crise sécuritaire donc un taux de décrochage scolaire élevé, » a déclaré le Représentant de l’UNICEF au Mali, Dr. Pierre Ngom.
Au Mali, la campagne pour le retour à l’école dont le but est de susciter l’engouement des communautés, en l’occurrence des parents et tuteurs, pour l’inscription et la réinscription des enfants a débuté et se poursuivra jusqu’à la fin du mois d’octobre 2023 dans toutes les régions et le district de Bamako.
L’UNICEF a appuyé les partenaires techniques pour mobiliser 4000 enfants ambassadeurs -à parité filles et garçons- et 1000 jeunes de la deuxième décennie (15-24 ans) pour accompagner cet effort de retour à l’école de tous les enfants et à l’inscription massive des enfants en âge scolaire, notamment les plus vulnérables et ceux affectés par les crises. Ces enfants-ambassadeurs et les jeunes de la deuxième décennie sensibilisent et mobilisent parents, enfants et encadreurs d’enfants sur les bénéfices de l’éducation scolaire. Ce déploiement a été possible avec l’appui financier de l’Allemagne et du Danemark.
Pour apporter une réponse au phénomène de non-scolarisation ou de déscolarisation, les jeunes ambassadeurs de la rentrée scolaire contribuent à renforcer le dialogue dans leurs communautés sur l’importance de l’éducation grâce à des activités de porte-à-porte, des émissions radiophoniques et des séances de dialogue communautaire. De 2019 à 2023, 286,598 enfants hors de l’école (dont 120,375 filles) ont été insérés/réinsérés grâce à l’UNICEF avec l’appui financier de l’Allemagne, l’Autriche, Education Cannot Wait, le fonds de Consolidation pour la Paix, la Norvège, le Partenariat Mondial pour l’Education (PME), UNICEF Espagne, et l’Union Européenne.
Cependant, la fermeture prolongée des établissements scolaires, les déplacements forcés et répétitifs en augmentation (qui comptent une majorité d’enfants) et les menaces liées à la dégradation de la situation sécuritaire et les effets du changement climatique augmentent les risques de déscolarisation et exacerbent la crise de l’apprentissage préexistante. Dans ce contexte, l’UNICEF et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour assurer l’accès à une éducation de qualité, inclusive et dans un environnement protecteur.
L’UNICEF développe des offres alternatives adaptées aux contextes, et appuie le Ministère de l’Education Nationale à renforcer ses capacités de résilience pour faire face aux chocs. Ainsi, l’UNICEF contribue à la réponse rapide en éducation et protection pour les enfants déplacés (appuyant aussi les communautés hôtes) ; et poursuit le développement d’offres alternatives, y compris l’éducation à distance à travers la radio et les ressources digitales.
Par ailleurs, l’éducation joue un rôle central dans la protection des enfants et représente un vecteur fort de paix et de cohésion sociale. L’UNICEF contribue à la promotion de la paix et de la cohésion à travers plusieurs initiatives. Ainsi, la campagne de retour à l’école (Back to School) de cette année met un accent particulier sur le rôle de l’éducation pour la paix et la cohésion sociale à travers des messages clés passés lors des séances de sensibilisation et mobilisation des élèves, parents et communautés.
« Tout le monde parle de l’importance de la paix, mais la paix commence avec nous les enfants. Je demande à tout le monde de se donner la main pour que notre beau Mali redevienne comme avant, que la paix y règne et surtout que tous les enfants puissent aller à l’école et y apprendre en paix, » a déclaré Mariam Diallo, 15 ans, Enfant Ambassadeur.
Cette promotion de la paix et de la cohésion sociale se fait également tout au long de l’année avec des activités spécifiques telles que des concours interscolaires, des tournois sportifs et culturels mais aussi à travers une réponse humanitaire dans le domaine de l’éducation qui prend en charge à la fois les personnes déplacées et les communautés hôtes.
Source: unicef