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Au Mali, les Casques bleus quittent leur base de Kidal, laissant les rebelles séparatistes maîtres de la ville

Devant la dégradation de la situation sécuritaire, les soldats de la paix ont hâté leur départ, au grand dam de l’armée malienne qui comptait mettre la main sur le camp des Nations unies.

Bamako a exigé leur départ cet été. Les soldats de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont donc jusqu’au 31 décembre pour quitter le Mali. Un défi logistique et sécuritaire, alors qu’elle compte près de 15000 hommes et femmes déployés dans douze bases à travers le pays. Dans le grand Nord, ses emprises militaires, stratégiques, sont convoitées par l’armée malienne comme par les mouvements armés séparatistes. Sans nul doute le camp le plus scruté est-il celui de Kidal, le foyer historique de la rébellion touareg. Or les Casques bleus l’ont abandonné ce mardi 31 octobre.

«Le convoi terrestre est en route pour Gao», à environ 350 kilomètres, a indiqué un officier de la Minusma. Il comporterait plus de 100 véhicules. La récente dégradation sécuritaire entre tous les acteurs armés se disputant le contrôle du terrain dans le Nord (séparatistes, jihadistes, armée régulière) a poussé la Minusma à accélérer son retrait, à la grande irritation de la junte au pouvoir à Bamako.

Les Casques bleus envisageaient initialement de décrocher de Kidal plutôt vers la mi-novembre. La vaste et délicate opération d’évacuation est anticipée depuis des semaines comme la plus inflammable de celles conduites par la Minusma. Kidal est en effet sous le contrôle de la rébellion à dominante touareg, regroupée dans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces groupes qui avaient conclu un cessez-le-feu et un accord de paix avec le gouvernement en 2014 et 2015 viennent de reprendre les hostilités. Ils s’opposent à ce que la Minusma remette ses camps aux autorités maliennes. Selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, le départ du convoi, ce mardi, s’est effectué sous le regard des combattants de la CMA.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont fait de la restauration de la souveraineté sur le territoire leur mantra. L’insoumission de Kidal, bastion historique des rébellions indépendantistes qui secouent le Mali depuis l’indépendance et région où l’armée a subi d’humiliantes défaites entre 2012 et 2014, est un vieux motif d’agacement à Bamako. L’armée malienne a dépêché le 2 octobre un important convoi en direction de Kidal en prévision du départ de la Minusma. La colonne se trouverait encore à Anéfis, à environ 110 kilomètres au sud de Kidal. L’armée a aussi envoyé des renforts à Tessalit, à environ 200 kilomètres au nord de la ville.

liberation.fr

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