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Au-delà des 73 milliards de FCFA du FMI : le constat de Mme Wenjie sur l’économie malienne

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mme Wenjie Chen s’est rendue à Bamako du 21 au 26 avril 2024. A l’issue de cette visite, l’équipe du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord portant sur un prêt au titre du guichet « chocs exogènes » de la facilité de crédit rapide du FMI. Sous réserve d’approbation par l’équipe dirigeante du FMI et le Conseil d’Administration du FMI, le Mali recevra environ 120 millions de dollars (plus de 73 milliards de francs CFA).

Cette action intervient à la suite des entretiens avec les autorités maliennes qui ont eu lieu à Washington à l’occasion des Réunions de printemps, du 15 au 17 avril 2024. « Les entretiens ont essentiellement porté sur les perspectives économiques, la politique macroéconomique, et les mesures possibles pour faire face aux besoins urgents de financement de la balance des paiements, notamment l’octroi d’un financement du FMI au titre du guichet « chocs exogènes » de la facilité de crédit rapide (FCR) », précise le Département de la communication du Fonds monétaire international  FMI.

A travers un communiqué du Département de la communication du FMI, l’on note qu’à l’issue de la visite, Mme Chen a déclaré : « Je suis ravie d’annoncer que l’équipe du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord portant sur un prêt au titre du guichet ‘’chocs exogènes’’ de la facilité de crédit rapide du FMI. Sous réserve d’approbation par l’équipe dirigeante du FMI et le Conseil d’Administration du FMI, le Mali recevra environ 120 millions de dollars (0,6 % du PIB) ».

Selon Mme Wenjie Chen, les discussions sur les mesures visant à combler le déficit immédiat et urgent de la balance des paiements du Mali résultant de chocs exogènes ont porté sur le plan de réponse d’urgence du gouvernement. « L’aide financière potentielle du FMI soutiendrait la fourniture de nourriture et des transferts monétaires ciblés aux personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans les régions du centre et du nord. Le décaissement couvrirait également des dépenses pour l’éducation, les abris, les articles non alimentaires et l’accès à l’eau potable, à la santé et aux installations sanitaires », ajoute-elle.

Elle estime que l’équipe du FMI a également tenu des discussions sur les perspectives et les politiques économiques du Mali dans le cadre de la consultation au titre de l’article IV de 2024. « Nous estimons que l’économie du Mali a progressé de 4,4 % en 2023, faisant preuve de résilience dans des circonstances difficiles et à la suite de multiples chocs ces dernières années. Alors que la hausse des prix de l’or et du coton a stimulé les exportations, les préoccupations accrues en matière de sécurité et les fréquentes pannes d’électricité ont pesé négativement sur la croissance. L’inflation globale a chuté à 2,1 % en 2023 contre 9,7 % en 2022, mais le coût des aliments est resté élevé et a contribué à l’augmentation de l’insécurité alimentaire», souligne-t-elle.

Une contraction des financements….

Selon elle, le déficit budgétaire du gouvernement, estimé à 3,9 % du PIB de 2023, reflète en grande partie les dépenses de sécurité, les salaires publics et la facture d’intérêt. « Ensemble, ils consomment plus des trois quarts des recettes fiscales et risquent d’évincer les dépenses favorables à la croissance pour le filet de sécurité sociale et l’investissement. L’absence persistante de soutien budgétaire extérieur, combinée à des conditions de financement plus strictes dans l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a augmenté les coûts d’emprunt et créé une contraction des financements. Les ressources mobilisées par le Mali sur le marché financier régional ont été inférieures aux attentes en 2023 », ajoute-t-elle.

Parlant des perspectives à court terme, Mme Wenjie Chen pense qu’elles sont incertaines et sujettes à d’importants risques baissiers. « La croissance du PIB réel devrait ralentir à 3.8 % en 2024, en raison de graves pannes d’électricité, des effets négatifs du départ de MINUSMA sur le secteur tertiaire, une baisse dans la production d’or et de l’incertitude entourant le report des élections et la sortie de la CEDEAO, mais devrait revenir à 4,4 % en 2025. Les principaux risques à la baisse comprennent la poursuite des pannes d’électricité, la détérioration de la sécurité, les risques croissants de stabilité financière dans un contexte d’escalade des besoins de financement du gouvernement, la volatilité des prix internationaux des produits de base, le resserrement des conditions financières mondiales, et les vulnérabilités climatiques », souligne-t-elle.

Mme Wenjie Chen déclare aussi : « Assurer un approvisionnement en électricité stable et rentable est la priorité numéro un du Mali. La convergence vers le plafond de déficit budgétaire de 3 % de l’UEMOA est également importante dans un contexte de conditions de financement serrés et de coûts d’emprunt élevés. Pour protéger la viabilité des finances publiques, il est essentiel d’améliorer la mobilisation des recettes. L’élargissement de l’assiette fiscale, la réduction des exonérations fiscales coûteuses et le renforcement de l’administration fiscale et douanière pourraient tous contribuer à l’augmentation des recettes. Il est également important de réduire l’augmentation de la masse salariale du secteur public et de remédier aux faiblesses budgétaires des entreprises publiques. La mission a également souligné l’importance de protéger l’investissement public pour maintenir les perspectives de croissance à moyen terme et une gestion efficace de la dette, pour assurer sa viabilité. »

En outre, avance-t-elle, la réduction de l’incertitude politique contribuera à libérer le potentiel de croissance à moyen terme du Mali en créant un climat d’investissement plus prévisible et plus stable. « En plus de renforcer la gouvernance et de lutter contre la corruption, les mesures à cet effet seront essentielles pour rétablir la confiance et attirer les investisseurs nationaux et étrangers. Les politiques visant à lutter contre les effets du changement climatique restent également importantes à long terme », a-t-elle conclu.

Ousmane BALLO

Source : Le Capital

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