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Au Burkina Faso, que s’est-il passé à Ougarou ?

Trente-trois soldat du détachement d’Ougarou ont été tués et douze autres blessés, ce jeudi 27 avril, lors d’une attaque de jihadistes présumés dans l’est du pays. La justice a ouvert une enquête.

Une nouvelle attaque sanglante de jihadistes présumés a tué jeudi 33 soldats dans l’est du Burkina Faso. Le détachement militaire de Ougarou « a fait face à une attaque complexe d’envergure dans la matinée de jeudi », indique un communiqué de l’armée. « Trente-trois de nos soldats sont malheureusement tombés les armes à la main, tandis que douze autres ont été blessés », ajoute-t-il.

« Actes ignobles et barbares »

« Au cours des combats qui ont été particulièrement intenses, les militaires du détachement ont fait preuve d’une remarquable détermination face à un ennemi venu en très grand nombre », selon l’armée, qui affirme avoir « réussi à neutraliser au moins quarante terroristes avant l’arrivée des renforts ». Le déploiement de ces renforts « a permis d’évacuer les blessés qui sont actuellement pris en charge par les services de santé ».

Au Burkina Faso, « des hommes en tenue militaire » sont-ils responsables de la mort d’une soixantaine de civils ?

Des sources sécuritaires ont affirmé que les assaillants étaient « lourdement armés » et que « certains soldats manquent à l’appel ». Le communiqué précise que « le chef d’état-major général des armées salue la mémoire des soldats qui ont consenti le sacrifice suprême dans l’accomplissement de leur devoir », et encourage « l’ensemble des unités engagées dans les opérations à maintenir les efforts afin de renforcer la dynamique de reconquête en cours. »

Cette attaque survient une semaine après l’attaque du village de Karma (Nord) par des hommes portant des tenues de l’armée. Révélée officiellement dimanche, cette attaque a fait une « soixantaine » de morts selon un procureur de la région, mais « plus d’une centaine », selon des représentants des rescapés et des habitants de la localité.

Le gouvernement a fermement condamné jeudi « ces actes ignobles et barbares » et affirmé suivre de très près l’évolution de l’enquête ouverte par le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya (Nord).

Une spirale de violences

Les victimes de Karma ont été inhumées jeudi soir. « Les autorités administratives se sont mobilisées pour l’inhumation des restes de nos mamans, de nos papas, de nos sœurs et de nos fils », soit « une centaine de personnes », a déclaré Daouda Belem, l’un des rescapés. Il a tenu à remercier le gouvernement qui a « permis à Karma d’inhumer ses morts » et appelé à collaborer avec la gendarmerie pour son enquête.

Le 15 avril, six soldats et trente-quatre supplétifs civils avaient été tués dans le Nord lors de l’assaut lancé contre leur détachement. Le 18 avril, ce sont au moins vingt-quatre personnes, dont vingt supplétifs civils de l’armée, qui avaient été tuées lors de deux attaques de jihadistes présumés dans le centre-est du Burkina.

Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré décrète la mobilisation générale

Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali quelques années auparavant et qui s’est depuis étendue. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.

Le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par le putsch en septembre 2022, a signé la semaine dernière un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour aller lutter contre les jihadistes qui ensanglantent le pays.

(avec AFP) Jeuneafrique

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