C’est la déferlante terroriste qui s’abat sur la Turquie. Attentats-suicides, guerres urbaines, zones sinistrées se multiplient dans un pays qui doit faire face à trois ennemis : le PKK, Daesh et le DHKP-C. Le pouvoir politique, qui avait misé sur la paix et la stabilité avant les législatives, est pris au dépourvu.

Ankara est devenue la nouvelle capitale du Moyen-Orient. 104 personnes ont péri le 10 octobre 2015, 29 le 17 février 2016 et 37, le 13 mars dernier. Soit 170 Turcs qui ont été frappés par le terrorisme en l’espace de cinq mois.

La métropole turque est devenue, après Bagdad, la ville la plus touchée par le fléau terroriste, devant Mogadiscio, Kaboul et Beyrouth. Et si on ajoute les attaques de Diyarbakir, Suruç et Sultanahmet, le chiffre macabre s’élève à environ 220.

«Il faut s’habituer à vivre avec de telles attaques»

Fin février, quelques jours après l’attaque visant les militaires à Ankara, le ministre de l’Intérieur, Efkan Alâ, annonçait que 18 projets d’attentats avaient été déjoués, dont trois en interceptant des véhicules chargés d’explosifs. Le MIT (les services de renseignements turcs), à la tête duquel se trouve Hakan Fidan, un fidèle du chef de l’Etat Tayyip Erdogan, ainsi que le contre-espionnage de l’armée ont multiplié les notes en direction des autorités.

Même l’ambassade des Etats-Unis à Ankara avait publié, deux jours avant l’explosion du 13 mars, un message sur Facebook, prévenant les citoyens américains sur l’imminence d’un danger. Elle a d’ailleurs réitéré son avertissement pour la date du 20 mars.

La peur s’empare donc des esprits après la déflagration de deux voitures piégées en trois semaines. Et c’est une déclaration, qui s’apparentait à une véritable résignation, qui a choqué les Turcs.

«Il faut s’habituer à vivre avec de telles attaques», a lâché à chaud le chroniqueur pro-gouvernemental, Abdülkadir Selvi, suscitant un déluge de critiques sur les réseaux sociaux.

Ebru Africa Mali

La rédaction