Pendant que les accrochages se multiplient entre l’armée et des éléments du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) à Kidal et des attentats à Tombouctou, une mutinerie a eu lieu lundi dans le camp Soundjata Kéita de Kati. Ces évènements ont contraint le nouveau président en visite à Paris de rentrer à Bamako plus tôt que prévu. C’est donc en colère qu’IBK s’est adressé à la Nation avec un ton de fermeté et d’ouverture.
Avec la multiplication des incidents armés au nord comme à Kati, le nouveau chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita a du pain sur la planche. En effet, le week-end dernier a été surtout marqué au nord par des attentats à Tombouctou et des accrochages entre l’armée et les rebelles du mouvement national de libération de Lazawad et à Kati par une mutinerie le lundi matin entre les éléments du putsch du 22 mars 2012. En visite à Paris, le président de la République a été contraint d’écourter son séjour parisien après sa rencontre avec le président français.
Comme attendu, le président de la République a tenu un discours de fermeté qui a rassuré les Maliens. Dans son adresse à la Nation, IBK a été on ne peut plus clair en annonçant qu’une investigation est en cours « sur les raisons et les acteurs de cette gifle à la Nation » avant de prévenir qu’ « il ne saurait tolérer l’indiscipline et l’anarchie ». En instruisant au gouvernement de procéder sans délai à la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense, IBK a lancé un pavé dans la marre des mutins en précisant aussi que la hiérarchie prévale, que les chefs militaires s’assument, que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai. Cette mise en garde traduit volontiers le degré d’indignation du chef de l’Etat après les évènements de Tombouctou, Kidal et surtout de Kati et sa volonté de responsabiliser les chefs militaires de notre pays jusque là, impuissants face aux soldats en colère contre leur ex-chef, le fameux général Amadou Haya Sanogo. « Je n’ai pas été porté à la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à la dérive ; je suis là pour servir avec foi ardeur et détermination ; rien ne me divertira donc de mon devoir, aucun risque, aucune intrigue ; tant que je resterai investi de la confiance du peuple malien, j’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination » a-t-il conclu.
Zakariyaou Fomba
Source: Le Débat