Dans la nuit du 22 janvier, vers 23 h 30, une patrouille du Groupement d’Action rapide de surveillance et d’Intervention (Garsi) a essuyé des tirs d’armes à feu, lors d’une patrouille aux abords du village de Gathiary, dans l’arrondissement de Kéniéba, non loin de la frontière avec le Mali.
Cette attaque d’une patrouille d’éléments du Garsi qui, rappelons le, a été créé pour surveiller les frontières, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, peut justement avoir une connotation terroriste et pour cause. Ces derniers mois, la région a fait l’objet d’incidents ayant trait à des activités terroristes.
Un poste de péage de Diéma, une ville malienne située dans l’ouest, à 275 km de Kayes, a été attaqué par des individus armés dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 janvier. Deux agents en service au péage ont trouvé la mort dans cette action revendiquée par…le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).
Placé sous la direction du touareg malien, Iyad Ag Ghali, le GSIM regroupe des organisations jihadistes comme Al Mourabitoune, le Front de Libération de Libération du Macina du prédicateur peulh Amadou Kouffa, Ansar Dine et l’Emirat du Sahara d’Aqmi.
Selon les résultats de nos recherches, ce n’est pas la première fois que cette zone fait l’objet d’attaques. Courant mars 2017, des individus armés ont ouvert le feu sur un bus de Nour Transport entre Diéma et Nioro. Trois passagers du bus ont été légèrement blessés, rapportait à l’époque le site mauritanien alakhbar.
Le 30 novembre 2018, un douanier a été tué à Diéma et un véhicule des Douanes emporté. Il faudra attendre le 05 janvier 2019 pour que le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) revendique sa présence à Diéma.
En novembre 2017, comme le révèle Menastream sur twitter, une vidéo montrait des membres de la Katiba du Macina, appartenant au GSIM, en train de prêcher au village de Gogui, à 160 km au nord de Diéma, près de la frontière mauritanienne. Ce qui confirme la présence de ce groupe dans cette zone.
Diéma étant distante de Kéniéba/Sénégal de seulement 312 kilomètres, il n’est donc pas exclu que l’incident du 22 janvier dernier ait un lien avec une organisation terroriste, notamment le GSIM. Selon Oumar Cissé, chercheur pour une ONG britannique dans le cadre de la stabilisation des régions du centre, c’est une possibilité.
« La pression militaire s’accentue dans le centre et au nord, pression menée par les armées étrangères et Maliennes, l’ouverture d’un front dans le sud ( dans la région de Sikasso) comme nous avons assisté dans les mois précédents et dans l’ouest où la présence militaire est plus souple », explique cet observateur averti de l’insurrection jihadiste au Sahel.
Sûrement, l’enquête confiée à la brigade de recherches de Tambacounda nous en dira plus…
dakaractu