Dans un communiqué conjoint publié en fin de semaine dernière, 32 organisations de défense des droits humains ont condamné avec la dernière rigueur les attaques contre des populations civiles et les différents affrontements intercommunautaires dans le nord et le centre du pays causant la mort de plusieurs civils. Elles ont demandé l’ouverture d’enquêtes judiciaires et le renforcement de la sécurité des populations et de leurs biens.
En effet, selon ces 32 organisations de défense des droits de l’homme, la situation sécuritaire au nord et au centre du Mali se dégrade de jour en jour. Les attaques contre des populations, des enlèvements de représentants de l’État et des collectivités, des actes de banditisme, de pose de mines, d’affrontements intercommunautaires prennent de l’ampleur.
Pour elles, cette violence et ces violations graves des droits de l’Homme mettent en danger le processus de paix, entraînent de nombreux déplacements de populations et accentuent davantage des difficultés d’accès aux services essentiels dont l’éducation, la santé et l’alimentation. « Cette violence s’est notamment caractérisée, les 26 et 27 avril dernier lorsqu’une quarantaine de civils, en particulier des jeunes et vieillards, auraient été tués dans la région de Ménaka, dont au moins 10 dans le campement d’Akliz situé à Andéramboukane et au moins 30 dans le campement Awakassa situé à Inefoukaretane par des individus armés non identifiés », écrivent-elles.
A les en croire, ces attaques qui interviennent après de lourdes pertes subies par des groupes djihadistes, constituent de graves violations des droits de l’Homme qui, pourraient être qualifiées de crime de guerre. Elles vont plus loin dans le communiqué. « A ce stade, nos organisations mènent des enquêtes pour apporter des documents à ces attaques meurtrières», informent-elles.
Ces 32 organisations affirment aussi être préoccupées par la situation qui prévaut dans le Centre en proie à des attaques terroristes et à de multiples et violents affrontements intercommunautaires entre des chasseurs et éleveurs.
Elles affirment aussi que malgré des mesures d’interdiction de la circulation des armes et en dépit d’initiatives de réconciliation, la situation reste délétère. Ainsi, les défenseurs des droits de l’homme demandent l’ouverture d’enquêtes judiciaires et exhortent les autorités maliennes de mettre les moyens nécessaires à la disposition de la justice pour les mener à bien et faire la lumière sur ces attaques et violations graves des droits de l’Homme y compris celles commises dans les cercles de Youwarou, notamment à Dioura où 14 civils auraient été tués début avril 2018 dans des circonstances non encore élucidées, de Niono et Macina afin de situer les responsabilités, poursuivre les auteurs et le cas échéant les condamner.
Parmi les 32 organisations signataires, on peut citer l’Action citoyenne pour la promotion des droits Humains (ACPDH) ; l’Association des femmes Africaines pour la recherche et le développement (AFARD-Mali) ; l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF) ; Amnesty International-Mali…
Boureima Guindo
Le Pays