Le 7 septembre 2023, le bateau Tombouctou assurant la liaison entre le nord, le centre et le sud du Mali est attaqué par des terroristes, à Zahroy, à une trentaine de kilomètres de Gourma-Rharous dans la région de Tombouctou. L’attaque a fait plus d’une centaine de morts et d’énormes dégâts matériels, selon un bilan du gouvernement.
Dans la tête de Soumaïla Aly Maïga, les souvenirs sont encore vifs, la douleur présente, une année après ce drame. Ce résident de Gao a vécu la pire journée de sa vie ce 7 septembre 2023. Il se souvient encore comme si c’était hier. Alors qu’il avait sa femme et ses quatre enfants dans le bateau Tombouctou, il apprend que le navire a été attaqué. Son épouse et deux enfants ont miraculeusement survécu à cette attaque. Mais Soumaïla Aly Maïga ne reverra plus ces deux autres enfants. Difficile ! pour lui d’oublier ce jour qu’il considère comme le plus triste de sa vie. « C’est une année de peine. J’ai perdu mes deux enfants. C’est un anniversaire qui nous écœure vraiment », affirme-t-il d’une voix tremblotante.
Aujourd’hui, Soumaila demande que justice soit rendu aux victimes et à leurs parents. « Nous attendons que l’État face quelque chose, chercher les coupables, les juger et les punir. Là ça va nous soulager un peu », dit-il.
Le trafic fluvial toujours arrêté
Depuis cette attaque contre le bateau Tombouctou, le trafic fluvial n’a pas repris sur le fleuve Niger. La Compagnie malienne de navigation fluviale COMANAF avait annoncé la reprise de la campagne fluviale en début août avant de la reporter. A ce jour aucun détail n’a été donné sur les raisons de ce report et aucune nouvelle date n’est avancée pour la reprise du trafic. Une situation qui empêche aujourd’hui de nombreux habitants du Nord et du Sud à voyager entre ces deux parties du territoire.
La peur d’embarquer à bord de nouveau
Même si les activités du bateau reprenaient, certains habitants du Nord disent ne plus être rassurés. « Franchement ça me fait peur. Je sens pas que la sécurité y soit », nous confie cet habitant de Tombouctou. Bien qu’il ne soit pas rassuré non plus, cet autre résident d’une région du nord affirme n’avoir d’autres choix que de voyager par bateau.
À Mopti, au centre, un autre habitant soutient aussi qu’il fera ses déplacements par bateau, car celui-ci reste le seul moyen de transport leur permettant de rallier le nord. Ils demandent aux autorités de redoubler d’efforts pour que ce genre d’attaque ne soit plus perpétré en cas de reprise de la campagne fluviale.