Suivant les propos du syndicaliste, les retards de paiement ont créé des tensions de trésorerie qui fragilisent les entreprises et entraînent pour certaines une faillite programmée. Sans équivoque, le président du SYNAPPO confie : « Les multiples promesses non tenues ont finalement entraîné une crise de confiance avec CANAM. Laquelle crise a, de nos jours, débouché à cette suspension de service AMO dans les pharmacies privées sur toute l’étendue du territoire suite à une Assemblée générale extraordinaire tenue le 28 novembre 2019 ».
À ses dires, les pharmaciens privés ne réclament que le paiement de leurs factures. Aussi, explique-t-il que certaines pharmacies privées n’ont plus de médicaments à remettre à la population compte tenu du non-paiement de leur dû par l’État.
Après avoir salué le ministre de la Santé, Michel Hamala Sidibé, pour son implication personnelle dans des négociations ayant abouti à la reprise de service AMO de la part des pharmaciens, le président Dia a appelé ses militants au calme jusqu’au mardi 3 décembre 2019. Date à laquelle, ajoute-t-il, le ministre promet de payer toutes les factures des pharmaciens. Le service Assurance Maladie Obligatoire est suspendu dans toutes les pharmacies jusqu’à nouvel ordre. Ainsi en ont décidé le Syndicat Autonome des Pharmaciens d’Officine Privée du Mali et le Syndicat National des Pharmaciens du Mali. Selon leurs responsables, les deux syndicats, ont tenu une assemblée générale le jeudi dernier, au sortir de laquelle, ils ont décidé de ne plus vendre les médicaments prescrits sur les ordonnances AMO.
Pour éviter d’autres suspensions de service, le syndicaliste estime qu’il faut un montant avoisinant les 6 milliards de nos francs. « Nous ne demandons pas une faveur à l’État, mais nos dus. Nous ne sommes pas parties en grève, mais nous avons simplement suspendu le service AMO dans les pharmacies privées à cause du non-paiement de nos factures ». Pour finir, Dr Dia, accompagné de ses militants dont le secrétaire général du SYNAPHARM, Dr Diarra, estime que si le ministre ne parvient pas à honorer ses engagements jusqu’au mardi 3 de ce mois, ils n’hésiteront pas à reprendre la suspension de service AMO. Aussitôt la décision annoncée, Depuis l’annonce de la suspension, les discussions sont en cours entre les différentes parties concernées. Mais jusqu’en début d’après-midi aucun compromis n’avait encore été trouvé. Pendant ce temps, la décision est appliquée à la lettre dans plusieurs pharmacies au grand dam des assurés ; car le ministère de la Santé et des Affaires sociales a réagi. Dans un communiqué, le département exprime son étonnement face à cette décision.
Dans le document, le ministère dit avoir rencontré mercredi dernier les responsables de l’INPS (Institut National de Prévoyance Sociale), de la Caisse nationale de sécurité sociale, de la CANAM, des deux syndicats concernés et de l’Ordre des pharmaciens du Mali. “Au cours de cette réunion, le département s’était engagé à payer les factures impayées dans un délai de 5 jours”, précise le communiqué. Cette décision des pharmaciens fait grincer des dents chez les assurés. Dans les pharmacies et les centres de santé, beaucoup d’assurés sont obligés de retourner avec leurs ordonnances parce qu’incapables de payer les médicaments au prix normal. Ils demandent aux autorités de trouver rapidement une solution à ce problème.
Bakary Mamadou Coulibaly
Source : EchosMedias