Afin d’éradiquer la vague de crimes crapuleux qui sévit à Bamako et dans les autres villes du pays, le collectif des associations musulmanes exige l’application stricte de la peine capitale. La position des musulmans a été réaffirmée lors d’un grand meeting le samedi dernier au palais de la culture.
A l’appel du Collectif, de nombreux fidèles ont répondu massivement, le samedi dernier, à ce rendez-vous des musulmans pour réclamer l’application de la peine de mort.
« Non à l’abolition de la peine de mort ! », “Une loi pour l’application de la mort !”, pouvait-on lire sur des banderoles des manifestants rassemblés dans une salle du Palais de la culture. Aussi dans la salle, les nombreuses banderoles exprimaient la colère des musulmans : « On ne peut pas accepter cette floraison de crimes! Assez ! Nous sommes le peuple souverain et nous réclamons l’application de la peine de mort »…
« Trop c’est trop! La semaine dernière, c’est un imam qui a été assassiné, le jeudi dernier, un commerçant a été tué par des bandits. Il faut rétablir la peine de mort. Elle n’est pas abolie mais il y a un moratoire. Il faut lever le moratoire”, a déclaré Mohamed Kimbiri, président des associations musulmanes du Mali, initiateur du rassemblement. La peine de mort existe légalement mais de fait elle n’est pas appliquée depuis le début des années 80.
Dans son intervention, Mohamed Kimbiri a été sans équivoque. Pour lui, la peine de mort préserve la vie, car c’est une sanction suprême dissuasive pour tout homme saint d’esprit qui pourrait être tenté d’ôter gratuitement la vie d’une autre personne, indique-t-il. « Son abolition constituerait, de ce point de vue, une grave atteinte aux principes d’une justice équitable et subséquemment un coup à la stabilité sociale ainsi qu’une périlleuse fragilisation de la loi et du règlement militaires », a-t-il précisé sous l’acclamation de salle.
Mohamed Kimbiri a ajouté que l’abolition ou le moratoire sur la peine de mort ne peut aller avec les pratiques religieuses et même nos pratiques sociales. Avant de lancer : « Il faut donc cesser de provoquer les gens ». Kimbiri se montre inflexible sur l’application de la peine de mort : « Qui tue, doit mourir !”. Aussi, le président du Collectif estime que « la condamnation à la peine de mort soulage profondément les ayant droits de la victime qui seront ainsi enclins, avec le temps, à se contenter d’une condamnation passive du criminel à la peine de mort pour ensuite adhérer à la vertu de la tolérance qui caractérise le peuple malien». Sentence de Kimbiri ? « Celui qui tue délibérément une personne a d’abord démérité de sa propre vie individuelle et ensuite de la vie en société. L’homicide volontaire est impardonnable et doit être sanctionné de la peine de mort, afin d’assurer une sanction proportionnelle à la faute… ».
Tout au long de meeting, les membres du comité d’organisation du rassemblement et plusieurs intervenants ont abondé dans le même sens. Certains intervenants ont même demandé l’application de la charia (loi islamique). “Si on appliquait la charia, il y aurait moins de crimes au Mali”, a déclaré de son côté Mohamed Doukouré, un jeune imam membre du collectif des associations musulmanes. Selon l’imam Doucouré, cela répond aux préceptes religieux et reste dissuasif pour les criminels. Ils ont aussi dénoncé la banalisation des récents assassinats de religieux notamment celui de l’mam Abdoul Aziz Yattabaré et de l’imam du village de Djeri dans la commune de Pignari dans le cercle de Bandiagara.
Pour une société de justice ; le collectif regrette aussi tout moratoire sur la peine de mort et demande aux maliens de se mobiliser et de s’unir contre l’abolition déguisée en moratoire
Plusieurs intervenants dans leur défense de l’application effective de la peine de mort ont fait référence aux sourates du Saint Coran concernant la peine de mort.
Mémé Sanogo
Source: L’ Aube