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ASSOCIATION LECTURE VIVANTE : Un cercle pour la promotion de la culture et des patrimoines immatériels au Mali

Dans son engagement pour la promotion de la culture et une éducation de qualité au Mali, votre quotidien d’information, d’analyse et d’enquête a tendu son micro à Mahamane Sangaré, président de l’association Lecture Vivante. Une association pour la promotion du patrimoine culturel et immatériel au Mali. Mahamane est originaire de Tombouctou. Il a évolué dans différentes organisations éducatives et culturelles à Bamako et notamment dans le domaine du livre à la Sahélienne édition. Il a également travaillé sur maints documentaires sur la culture auprès de la BBC et de ARTE. Il nous parle ici de son association, Lecture Vivante. Entretien !

Pouvez-vous nous présenter l’association Lecture Vivante ?

L’association Lecture Vivante est une organisation de jeunes siégeant à Tombouctou. Elle est à but non lucratif, constituée entièrement de jeunes hommes et femmes amoureux de la lecture, de la culture, du livre et de l’écriture. Elle est née en août 2013 à Tombouctou. Elle a comme objectif la promotion d’une éducation de qualité pour tous, la promotion de la lecture, de l’écriture, la valorisation du patrimoine culturel et immatériel. Créer des outils de sensibilisation, promouvoir l’égalité des chances et du genre. Elle a comme valeur : le respect de la parole donnée comme acte de civisme, le partage de la connaissance comme meilleure manière de conserver une culture, la dignité de l’homme comme force le mettant en équilibre avec la société, le pardon comme qualité conduisant à l’union et à la construction d’une relation sincère. Elle a comme vision d’être la principale association dans le monde de la lecture et de l’écriture au Mali et particulièrement à Tombouctou. Elle a comme mission d’apporter un accompagnement pertinent aux jeunes en leur fournissant des outils nécessaires pour poser des actions à succès.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette association ?

J’avais constaté une faible participation des jeunes dans les affaires de leurs localités, du pays. Cela est dû à une carence de lecture, d’information. L’embryon de la création de cette association vient de là. Elle a pour but de faciliter l’accès à la bonne information, inciter les jeunes à la lecture.

Quelles sont les activités réalisées par votre association de sa création à nos jours ?

De sa création à aujourd’hui, l’association n’a de cesse multiplié les activités en vue de l’atteinte de ses objectifs. Je peux citer des activités comme le café littéraire, la dune littéraire. Les dunes sont d’habitude utilisées à Tombouctou pour des causeries sans grande valeur. Alors, nous avons montré à la population que ces dunes peuvent être utilisées autrement comme espace d’échange, de partage de connaissances. Sur une dune, nous invitons un conteur, une personne ressource pour parler d’un sujet. En outre, il y a également comme activité les causeries-débats, les ateliers de culture, les cours de rattrapage, les séances d’alphabétisation, les séances de conte et de lecture et aussi les projets éducatifs. Il y a également « la bibliothèque hors des murs » qui est un programme de lectures vivantes où on amène les livres dans les familles, dans les rues, afin que les livres rencontrent les enfants. Le slogan de ce programme est « Si les enfants ne viennent pas vers les livres, les livres iront voir les enfants. »

Ces activités ont fait de l’Association une des plus actives qui soient remarquées par la population de Tombouctou qui la sollicite et lui confie de plus en plus des responsabilités. Pour assurer son bon fonctionnement et mener à bien ses prochaines actions, l’Association a su comprendre qu’il faudrait former les jeunes. On a formé les enfants. On se recentre plus sur les enfants puisque nous savons que les adultes eux-mêmes peuvent aussi apprendre, mais à travers les enfants cette connaissance sera transmise à travers le temps puisque c’est eux qui seront appelés à former les futurs enfants. Nous avons créé dans plusieurs écoles des programmes qu’on a appelés les « clubs littéraires ». Comme autres activités, nous avons la journée mondiale du livre et du droit d’auteur organisé en collaboration avec le mouvement Malivaleur en plus d’une journée porte ouverte et d’une visite guidée à Tombouctou avec 120 jeunes, en vue de leur montrer la culture, les patrimoines culturels de la ville de Tombouctou. Une activité financée par la SAVAMA DCI. La semaine culturelle et éducative avec le projet Jeunesse et pouvoir d’Agir (JPA) a été également organisée comme activité. Nous avons également fait venir à Tombouctou la rentrée littéraire.

Quels sont les résultats obtenus de ces différentes activités ?

Quand on organise une activité aujourd’hui, ce sont les enfants formés qui deviennent les maitres de cérémonie, ils font tout ce qui, normalement, est confié aux adultes. Cela a poussé d’autres enfants et d’autres jeunes à vouloir imiter leurs camarades. Alors, nous les invitons à la formation qui n’est rien d’autre que la lecture et l’écriture. Nous avons aujourd’hui des clubs dans beaucoup de communes à Tombouctou, plus une cellule à Bamako.

Derrière une telle grande association se trouverait forcément un poids lourd. Qui vous soutient ?

Toute la communauté de Tombouctou contribue au développement de cette association. Depuis que les gens ont su que nous sommes sérieux, que tout ce que nous faisons va dans le sens du développement intellectuel de la ville, beaucoup de gens ont procédé à des dons à l’Association. En dehors de la population, la mairie est également un de nos partenaires potentiels. Nous avons également le conseil de cercle, le conseil régional, la mission culturelle de Tombouctou, la Direction de la culture, le gouvernorat. Il existe également des structures privées comme SahelVision, qui nous soutiennent beaucoup en immortalisant nos activités à travers des images vidéo. À côté de tout ceci, nous avons également la Sahélienne édition qui nous soutient en livres. Celle-ci nous a fait deux dons de livres. Il y a également Innov Éditions qui a fait un don de livres. Nous ne pouvons pas oublier aussi le mouvement MaliValeur.

Comment fonctionnent les activités au sein de cette association ?

Nous avons ouvert récemment un espace de lecture et de valorisation de patrimoine culturel et immatériel dans lequel nous avons une bibliothèque, une salle de lecture, une salle de réunion et quelques bureaux. Cette association a trois instances décisionnelles : l’assemblée générale, le président, le comité de direction ainsi qu’une instance à rôle consultatif, le conseil des sages.

Quel sera votre dernier mot ?

Je demande à toute la population du Mali et plus précisément celle de Tombouctou de soutenir la jeunesse, de renouveler leur confiance en nous, de partager l’information, de nous aider à pousser nos autres amis, jeunes frères et jeunes sœurs ainsi que grand-frères et grandes sœurs à venir auprès de l’information, à se connaitre avant d’opter pour la connaissance des autres, à connaitre nos cultures, nos coutumes et mœurs et cela ne se cache que dans les livres. Ce partage qui existait jadis dans nos familles a disparu. Il n’y a plus des séances de conte dans nos familles. Cette culture d’appartenance familiale a également disparu. Aujourd’hui plus que jamais, il est important de donner un coup de pouce aux écoles qui peinent à garder ces jeunes. Nous demandons l’implication de tous et notamment les journalistes pour que les jeunes aient confiance en cette mission qui leur revienne.

Propos recueillis par Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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