Au Mali, les conflits et les chocs climatiques récurrents continuent d’aggraver les besoins humanitaires, en particulier dans les régions du nord et du centre du pays, les plus touchées par les actions des Groupes armés terroristes (GAT).
Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë risque de doubler pendant la période de soudure (juin-août 2024). Environ 90 % d’entre elles se trouvent dans des zones rurales et ont besoin d’une assistance agricole d’urgence en vue de rétablir leur production. Dans un rapport récemment publié, l’organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a indiqué avoir besoin cette année de 50 millions de dollars pour assister 1,3 million de personnes au Mali.
Dans notre pays, le Mali, le contexte humanitaire reste marqué par une crise complexe liée à l’insécurité, aux défis socio-économiques et à l’impact du changement climatique. Dans de nombreuses zones du pays, la violence entrave l’accès des agriculteurs à leurs champs, contraignant les ménages à fuir leurs maisons et à abandonner leurs biens productifs. En outre, les catastrophes naturelles, telles que les inondations, ont endommagé les cultures et perturbé les moyens de subsistance des populations, compromettant significativement la production agricole. Cette situation a entraîné une insécurité alimentaire généralisée qui risque de s’aggraver pendant la période de soudure (juin-août 2024).
En effet, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë devrait doubler, passant de 715 410 à près de 1,37 million de personnes. Cette année, les partenaires humanitaires prévoient une aggravation de l’insécurité liée à la présence de Groupes armés terroristes (GAT) dans le nord et le centre du pays, au retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et aux élections présidentielles et législatives à venir. Une situation qui est susceptible de provoquer de nouveaux déplacements de population et d’accroître la vulnérabilité des populations touchées.
Les activités agricoles et l’élevage représentent la principale source alimentaire et de revenus des ménages touchés par la crise, dont la majorité vit dans les zones rurales. Pour la FAO, «une assistance agricole d’urgence est cruciale afin de relancer la production alimentaire et accroître les disponibilités alimentaires locales. Pour cette année, elle a indiqué avoir besoin de 50 millions de dollars pour assister 1,3 million de personnes au Mali».
Les défis à relever consistent, entre autres, à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition grâce à la production maraîchère ; soutenir les ménages sans accès à la terre, y compris les PDI (personnes déplacées interne), à produire de la nourriture et à améliorer leur nutrition grâce au micro-jardinage ; assurer la production vivrière ; sauvegarder les moyens de subsistance agricoles par la mise en œuvre d’actions anticipées visant à atténuer l’impact des ravageurs (criquets, chenilles légionnaires, etc.) ; protéger les moyens de subsistance des éleveurs par un appui urgent à la production animale pendant la période de soudure pastorale…
Il est aussi prévu de diversifier les régimes alimentaires et les revenus des ménages en situation d’insécurité alimentaire grâce à la production avicole ; protéger et réhabiliter les moyens de subsistance des agropasteurs vulnérables grâce à la distribution de petits ruminants et de kits vétérinaires ; assurer aux ménages en situation d’insécurité alimentaire une réponse à leurs besoins nutritionnels pendant les trois mois précédant la récolte ; améliorer les bonnes pratiques nutritionnelles des ménages en situation d’insécurité alimentaire ; améliorer les bonnes pratiques nutritionnelles des ménages en situation d’insécurité alimentaire.
Comme actions, il est par exemple envisagé la distribution de kits de lutte contre les ennemis de cultures pour traiter les sites de production maraîchère et vivrière. Et cela à travers un kit comprenant 1 litre de biopesticide, un pulvérisateur, des bottes, un masque, des lunettes de protection, des gants, une combinaison de protection… Sans oublier la formation sur le traitement des terres agricoles et l’utilisation de biopesticides.
Kader Toé