Comme prévu, le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale (DIM) est arrivé à sa phase ultime, vendredi 10 mai dernier au Centre international de conférences de Bamako. Placé sous sa houlette, le président de la transition dit rendre grâce à Allah « de nous avoir aidés à conduire le train de la fraternité et de l’unité nationale à bon port ».
Une fois de plus se jouait le destin collectif des Maliens ayant ainsi donné la preuve qu’ils pouvaient être, pour le président de la transition, à la hauteur des défis historiques en s’inspirant des valeurs séculaires. A entendre le militaire au pouvoir, le peuple résiliant du Mali a ainsi su se mobiliser en ayant une conscience claire des enjeux de l’heure. En effet, face à la gravité de la situation dans laquelle notre pays s’est retrouvé et qui menaçait les fondements mêmes de l’État, le peuple malien a opéré une prise de conscience qui lui a permis de s’engager dans la voie de la concrétisation de sa souveraineté. Ainsi, indique Goïta, l’armée reformée et rééquipée a entrepris l’œuvre salvatrice de récupération et de sécurisation de l’ensemble du territoire national. À la suite des fora, des Assises nationales de la Refondation et des réformes institutionnelles qui s’en sont suivies, dit-il, il devenait alors impérieux d’entreprendre des actions salutaires pour sauver le Mali.
L’utilité de mettre un terme au fameux Accord d’Alger
Selon lui, il était indispensable de dénoncer l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Une urgence qui, poursuivait le président de la transition, justifiait à bien des égards l’initiation d’un dialogue direct entre les Maliens. L’objectif assigné à ce dialogue était de diagnostiquer les causes des conflits intracommunautaires et intercommunautaires afin de tracer une architecture de paix durable ; recoudre le tissu social et renforcer le vivre-ensemble. De ses précisions, l’enjeu de ce dialogue inter-Maliens était la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire. « Je suis heureux de constater que les Maliennes et les Maliens l’ont bien compris et se sont approprié le processus », mentionne-t-on. La validation des termes de référence, les rencontres dans les communes, les régions et le District de Bamako en passant par les ambassades, les consulats, ainsi qu’au niveau national, prouvent à suffisance que les Maliens se sont approprié le processus. C’est donc le peuple dans toute sa diversité ethnique, religieuse et socioprofessionnelle qui s’est exprimé, estime le colonel. Et de préciser qu’aucun sujet n’a été considéré comme tabou et aucun participant n’a été empêché de s’exprimer.
Le devoir de tout malien à sauvegarder l’unité nationale
Dans son discours, il ressort que la sauvegarde de l’unité nationale n’est pas seulement une nécessité historique. C’est surtout un devoir sacré pour chaque Malienne et chaque Malien. A l’occasion de cette clôture des travaux, il tenait à relayer ceci aux Maliens : « En effet, chaque fois que nous avons été unis, nous avons surmonté tous les obstacles, mais chaque fois que nous avons été divisés, nos ennemis ont eu le dessus sur nous ». La mobilisation du peuple souverain du Mali demeure à cet effet un « bouclier impénétrable » pour sa survie. Aujourd’hui, réconciliés et réunis autour de notre destin commun, nous sommes en train de créer les bases du développement pouvant assurer notre souveraineté politique et économique. Cela, va-t-il arguer, conformément aux trois principes qui guident l’action publique au Mali, à savoir : le respect de la souveraineté de l’État, celui des choix souverains du Peuple et la défense de ses intérêts. Devant la salle de 1000 places pleine à craquer du CICB, le président s’exprimait en ces termes : « Sans nul doute, le Dialogue inter-Maliens aura tenu toutes ses promesses, et c’est avec un immense espoir que nous envisageons désormais la résolution durable de la problématique de paix et de réconciliation dans notre pays sans ingérence extérieure ». Il énonce alors lancer un appel à tous ceux qui n’ont pas participé au dialogue afin qu’ils rejoignent les autres Maliens pour bâtir une paix durable, condition essentielle de tout développement. L’homme en tenue militaire confiait engager, d’ores et déjà, les organes de la Transition à prendre les dispositions qui s’imposent pour la mise en œuvre « diligente et le suivi des recommandations » issues du Dialogue. D’où ce propos : « Avec le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, les Maliennes et les Maliens viennent de poser la pierre angulaire du chantier de l’édification du Mali Kura, c’est-à-dire un Mali en paix, réconcilié, fort et prospère ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS