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Assemblée Nationale : Des palpitations dans l’air

En session extraordinaire  depuis le jeudi 26 septembre, suite à un Décret présidentiel, le Parlement s’apprêterait à vivre des moments palpitants, voire explosifs.

 

Des interventions qui fâcheront, selon plusieurs Députés, ne manqueront pas. Certains disent même que les Maliens devraient bien curer leurs jolies oreilles et panser leurs cœurs un tant soit peu malades. Déjà, un communiqué du Président de l’Honorable Institution a annoncé une session plénière, pour la journée du samedi 5 octobre, qui, comme à l’accoutumée, devrait être retransmise en direct à la télévision nationale.
Parmi les sujets qui retiendront l’attention, il y a sans doute celui de l’école qui vient d’ouvrir les portes dans des conditions heurtées.

En effet, au moins 360 écoles au Centre ne seront pas fonctionnelles pour des raisons liées en partie à l’insécurité récurrente, mais aussi davantage à cause d’impréparation imputable à l’État et au courroux des Enseignants qui ne sont pas rassurés par plusieurs manquements des plus hautes Autorités. Beaucoup de ceux-ci seront sans doute dévoilés et dénoncés.

L’Assemblée Nationale se trouve si mal avec la question de l’école que c’est un de ses Honorables Députés, Dr. Témoré Tioulenta, qui a été appelé au chevet de l’Institution scolaire et universitaire. S’il a bien pris le taureau par les cornes, tous les soutiens nécessaires à calmer la bête en furie ne lui auraient pas été malheureusement apportés.

La deuxième raison de la colère des Députés serait le Dialogue politique inclusif pour lequel un autre de ses Honorables Députés, Amadou Thiam, a été en quelque sorte débauché pour s’occuper au Gouvernement de la charge des Relations avec les Institutions. Ce qui, semble-t-il, ne lui a pas réussi, ou du moins que l’espoir placé en lui a été déçu par plusieurs contingences malheureuses.

Les déboires et les revers subis par l’Armée nationale face à tous les ennemis armés vont certainement aussi provoquer une montée d’adrénaline sans précédent. Débattre, en effet, des raisons des échecs militaires désespérants et traumatisants pour le Peuple ne sera pas un jeu de courtoisie. Surtout que ce sont des sommes d’argent faramineuses qui ont été sorties du Trésor Public afin d’équiper l’Armée et la mettre dans les meilleures conditions possibles pour qu’elle soit des plus performantes; et qu’il s’est avéré que tous les pactoles n’ont servi qu’à enrichir une minorité de délinquants à col blanc.

Au-dessus de toutes les fâcheries, se trouvera la lutte contre la corruption et la délinquance financière qui semble être résolument déclenchée par les Magistrats, notamment le Pôle Économique et Financier. Celui-ci a, dans sa ligne de mire, d’importants Responsables du pays, singulièrement les gros gorilles noirs tapis dans les bois du RPM, parti du Président de la République. Mais, au-dessus de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, se hisse la question même de l’existence du Mali en tant qu’État souverain capable de préserver ses frontières originelles. Or, sur cette appréhension, les signaux sont loin d’être rassurants.

Avec de telles perspectives d’accrochages qui pourraient déboucher sur du corps à corps dans l’arène de l’Assemblée Nationale, en plus de curer leurs petites oreilles et d’attraper leurs cœurs malades, les Maliens devraient aussi bien essuyer leurs yeux larmoyants pour voir le combat de gladiateurs.

Ahmad Ould Bilé

Le Combat

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