L’Association nationale des vétérinaires mandataires du Mali (ANAVEM) a tenu, les mardi 24 et mercredi 25 août, son assemblée générale ordinaire. C’était dans la salle de conférence de la bibliothèque nationale, en présence du Président de l’Ordre des vétérinaires, le Dr Oumar Macki TOUNKARA ; du Président de l’ANAVEM, Mady KEITA ; et plusieurs vétérinaires.
Cette assemblée générale ordinaire de l’ANAVEM a été organisée en partenariat avec SPANA Mali. Durant deux jours, les participants ont examiné le bilan des activités de la campagne 2020-2021 ; élaboré le programme des activités 2021-2022. Ils ont également échangé sur des questions diverses et formulé des recommandations.
L’assemblée générale ordinaire de l’ANAVEM est un cadre d’échange, de formation et d’information entre les professionnels vétérinaires du sous-secteur de l’élevage et aussi une contribution à l’épanouissement du titulaire du mandat sanitaire. Cette année, les participants ont profité de deux jours de formation avec SPANA Mali pour débattre de la gestion de certaines affections des équidés sur le terrain.
Dans son intervention, le Président de l’Ordre des vétérinaires du Mali, le Dr Oumar Macki TOUNKARA, a déclaré que l’ANAVEM a été construite brique par brique et au prix d’une forte volonté de gagner le pari de la transformation et de la modernisation de la profession vétérinaire. Il a salué l’appui de SPANA à l’ANAVEM pour donner plus de perspectives à la profession vétérinaire.
Le Président a lancé un appel à tous les vétérinaires au rassemblement pour donner plus de force à la famille vétérinaire.
« Aujourd’hui, nous devons tous prôner l’union et la solidarité. Il est temps de s’unir. Nous avons perdu beaucoup de temps, il nous revient aujourd’hui de recoudre les déchirures », a affirmé le Dr TOUNKARA.
A son tour, le Président de l’ANAVEM, Mady KEITA, a dénoncé l’enlèvement des hommes et du bétail, les menaces quotidiennes sur l’intégrité physique des mandataires dans certaines localités. Selon lui, cette situation rend impossible le travail des vétérinaires titulaires du mandat sanitaire sur le terrain.
Il a aussi décrié la détention et l’utilisation des vaccins inactivés par les non professionnels qui risquent de mettre en péril le cheptel national.
Par ailleurs, M. KEITA a pointé du doigt les tracasseries administratives. Il a informé que dans certaines localités, les demandes de renouvellement du mandat adressées au ministre sont souvent bloquées ou volontairement égarées.
De même, a-t-il évoqué l’insuffisance de l’appui de l’État, surtout dans le domaine de la formation continue et de l’équipement.
Le Président de l’ANAVEM a expliqué qu’il est clairement dit dans l’arrêté interministériel N° 096-1367 MDRE-MATS-MAJGS du 09 septembre 1996 relatif aux conditions d’attributions, d’exécution et du retrait du mandat dans son article 4 que le mandat sanitaire habilite son détenteur à exécuter selon les perspectives techniques édictées par le ministre en charge de l’Élevage : toute opération de prophylaxie médicale collective des maladies réputées légalement contagieuses relevant de la compétence de l’État ; toute autre mission particulière demandée par l’État concernant la santé animale et l’hygiène publique.
Pour toutes ces raisons, insiste-t-il à dire que le mandat sanitaire a besoin d’être réélu.
Mady KEITA a indiqué que selon les chiffres officiels, le sous-secteur élevage occupe la 3e place dans l’économie du Mali, après l’or et le coton. Selon lui, il constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population malienne et contribue pour 11% au PIB ; 24% à la production du secteur rural ; 80% environ aux revenus des populations rurales et près de 20% aux recettes d’exportation.
« Le Mali exporte environ 20% de sa production d’animaux sur pied pour une valeur estimée entre 55 et 60 milliards de FCFA par an », a informé Mady KEITA.
Il a affirmé que les mandataires, malgré les différentes performances sur le terrain, travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Comme difficultés, le président a souligné le refus de certains éleveurs de soumettre leurs animaux à la vaccination ; la non-application des textes législatifs et règlementaires régissant la profession vétérinaire, en général, et le mandat sanitaire, en particulier ; la situation sécuritaire au nord et au centre du pays.
PAR MODIBO KONE ET FANTA TRAORE (STAGIAIRE)
Source : Info-Matin